Unité Centrale de la Diaspora Rdc

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BRUXELLES:LA DIASPORA-COMBATTANTE VOTE CONTRE JOSEPH KABILA!

Présidentielle 2011 :

Bruxelles : La diaspora congolaise «vote» contre «Joseph Kabila»

 
 

Une des banderoles déployées lors de la manifestation du samedi 19 novembre 2011. Photo CIC

A l’initiative de plusieurs associations et de certains partis politiques dont l’UDPS, une grande manifestation sous le thème «Adieu Kabila – Kabila dégage – Kabila à la CPI» a été organisée le samedi 19 novembre dans la capitale belge. Tout au long de leur parcours, les participants scandaient des slogans hostiles à l’encontre du président sortant «Joseph Kabila». Et ce, contrairement à Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui est littéralement «plébiscité». A tort ou à raison, les consultations politiques du 28 novembre prochain sont vues ici comme un duel singulier «Kabila-Tshisekedi».

«Kabila dégage !»

Combien étaient-ils? Comme à l’accoutumée, on a assisté à la «bataille des chiffres» entre la police fédérale belge et les initiateurs de la «manif’». Démocratie oblige, l’élément «nombre» est un facteur essentiel pour évaluer l’adhésion populaire à un événement ou à une idée. «Il y avait 1150 manifestants», dit un porte-parole de la police. Faux, rétorquent les organisateurs. Pour ceux-ci, les marcheurs étaient estimés à 2.500 personnes. Un chiffre jugé plutôt «crédible». En tous cas, il y avait du monde à faire pâlir d’envie certaines formations politiques congolaises. On ne pourrait s’empêcher de relever la «faiblesse» de ce genre d’événement. Une faiblesse qui a pour nom l’absence d’un coordonnateur désigné de manière consensuelle. Chaque membre du comité organisateur est ainsi tenté de tirer la couverture de son côté notamment pour parler à la presse. 

Il est 13 heures lorsque les premiers manifestants se pointent à la sortie du Metro Porte de Namur. Plusieurs d’entre eux arborent des tee-shirts assortis du portrait du président de l’UDPS. D’autres ont épinglé le chiffre «11» sur le revers des vestons. Il s’agit du numéro d’ordre du candidat à l’élection présidentielle, Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Les "parisiens", eux, étaient reconnaissables par des tee-shirts avec l’effigie du "combattant" Rex Kazadi qui aurait des «ennuis policières» en France. 

Il est 14h30, un important dispositif policier est en place. C’est le départ. Les «marcheurs» venus de l’Allemagne, de Bruxelles, de la Flandre et la Wallonie, de France, des Pays-Bas et du Royaume-Uni s’ébranlent. Destination : le Rond point Schuman où se trouve le siège de la Commission européenne. “To-signer eyoma eh…”, entonnaient les participants. Sur les calicots et banderoles, on peut lire notamment : «Ya Tshi Tshi zongisa ye na Rwanda» ; «L’imposteur doit partir» ; «Ya Tshi Tshi Président » ; « Stop à la manipulation médiatique, le peuple a déjà choisi Etienne Tshisekedi» ; «Kabila dégage !». De même, on peut voir un poster d’Armand Tungulu Mudiandambu, «suicidé» le 2 octobre 2010 dans un cachot de la garde présidentielle au Camp Tshatshi.

Après avoir longé l’avenue Marnix où se trouve l’imposant siège de l’ex-BBL (ING), les protestataires sont aiguillés vers l’avenue des Arts avant de bifurquer sur l’avenue Montoyer qui croise la rue Marie de Bourgogne. La Chancellerie de l’ambassade de la RD Congo à Bruxelles se trouve au n°30 de cette dernière rue. Un important dispositif policier barre l’entrée. La Convention de Vienne sur les relations diplomatiques impose au pays d’accueil d’assurer la protection des immeubles diplomatiques. Une certaine tension est perceptible à la vue du bâtiment de la Mission diplomatique congolaise. La marche s’est poursuivie par la suite sans incident. 

«Soutien au candidat n°11»

Congo Indépendant a profiter pour interroger quelques participants sur le sens de cet événement. «Je suis ici pour manifester mon soutien au candidat du peuple Etienne Tshisekedi wa Mulumba à l’élection du 28 novembre». L’homme qui parle s’appelle Samson Cibayi Mukuta, un des quatre fondateurs historiques du groupe de pression « Bana Congo». Il est à la tête d’une des ailes dénommée « Dynamique de combat». Pour «Samson», Tshisekedi ne pourrait que l’emporter face à «Kabila». «Dans le cas contraire, souligne-t-il, nous demanderons à notre peuple de descendre dans la rue pour mettre fin à l’imposture au sommet de l’Etat». Laurent Mutambayi, employé chez Peugeot S.A, d’enchaîner : «Nous sommes ici pour témoigner notre soutien au candidat n°11 à l’élection présidentielle qui n’est autre que le patriarche Etienne Tshisekedi». «Laurent» d’espérer que les opérations électorales vont se dérouler dans la paix. Et si le 6 décembre prochain «Joseph Kabila» était proclamé «vainqueur» ? «Par quel mécanisme en dehors des résultats contenus dans les urnes? », réagit-il. Et si fort des moyens de l’Etat dont il dispose - notamment l’armée et la police – le "sortant" refusait de «sortir» ? Réponse : « Il n’a pas le monopole de ces moyens…». 

Certains participants sollicités se montraient plutôt frileux devant l’enregistreur. Timidité? La peur? C’est sans doute les deux. Conséquence : le micro de Congo Indépendant est allé vers des visages plus ou moins connus pour leur «courage» dans les milieux de la diaspora congolaise. «Je suis ici pour soutenir la candidature d’Etienne Tshisekedi et son élection à la présidence de la République», dit Joe Dumbi. Pourquoi Tshisekedi ?. «Tshisekedi est une absolue nécessité dans cette dynamique qui s’inscrit dans un élan de renaissance de la nation congolaise». Et de poursuivre : «Nous avons perdu dix ans. Dix années de gâchis politique et social. Il est maintenant temps». Et si l’actuel président en exercice était proclamé vainqueur le 6 décembre prochain ? «Il faudrait s’attendre à des troubles immenses dans ce pays parce qu’il n’y aura pas d’autres rendez-vous. Le 28 novembre constitue l’ultime rendez-vous pour la renaissance du Congo». Leader d’une des «Bana Congo» (Haut conseil de libération), Henry Muke Disuishe d’enchaîner : «Nous voulons des élections apaisées. Aujourd’hui les Congolais des quatre coins du Congo veulent le changement et sont derrière Tshisekedi. Je peux vous dire que nous sommes déterminés : élection ou pas élection, Kabila doit partir le 6 décembre». Et si «Joseph » refusait de «partir»? «C’est sera la logique tunisienne pour chasser un président qui a fait massacrer la population, ordonner l’exécution des journalistes et des militants des droits humains. Trop c’est trop !», conclut Muke. 

Présence massive des femmes et des jeunes

La présence des femmes et des jeunes a été fort remarquée lors de cette manifestation. Une militante de l’UDPS a bien voulu donner son opinion. Son nom : Marie-Paule Kapinga : «Notre pays est occupé. Je suis venue soutenir le candidat n°11, Etienne Tshisekedi wa Mulumba». Que serait sa réaction au cas où son candidat ne serait pas déclaré vainqueur le 6 décembre? «Si Daniel Ngoy Mulunda (Ndlr : le président de la Commission électorale indépendante) osait déclarer Kabila vainqueur, nous n’aurons pas d’autre choix que de le chasser comme Ben Ali en Tunisie. Ceux qui oseront soutenir cette imposture auront des comptes à nous rendre lors de leur passage en Europe…». Agée de 22 ans, Stéphanie I. fait partie des jeunes venus «marcher». Elle se dit attristée par la «misère» qui règne au Congo pendant que «nous vivons bien» en Europe. Et d’ajouter : «Le Congo est dirigé depuis dix ans par un président qui ne se soucie pas de l’amélioration des conditions sociales de la population». Pour elle, un «changement» est plus que jamais nécessaire. « Si Kabila s’accroche au pouvoir nous devrions nous battre pour le faire partir», ajoute-t-elle. Ancien sous-officier de la Garde civile - 1er bataillon, 2ème brigade au camp Kibomango, précise l’intéressé - , Aimé Boluwa Eongi Mpikola est présent à toutes les «manifestations patriotiques». Il est toujours vêtu en treillis comme au bon vieux temps. Pour lui, la marche du samedi 19 novembre constitue l’occasion «de dire adieu» à «Kabila». Si celui-ci décidait de s’accrocher au pouvoir, «Aimé» est catégorique : «Dans ce cas, il va payer de sa vie». Comment ? «Par tous les moyens. D’ailleurs il n’y a pas d’armée au Congo. Il n’y a qu’une armée d’occupation. Nous allons nous battre». Cela fait pourtant dix ans que «Joseph» trône à la tête du Congo ! «C’est vrai. Sauf que maintenant, nous sommes dans un contexte électoral. Je peux vous assurer que Joseph Kabila est très impopulaire. Comment pourra-t-il gouverner sans avoir l’opinion avec lui ?». Pitshou Mayele Kashama Nkoy veut parler. L’homme se présente comme porte-parole des «combattants» congolais de Belgique. A l’instar des intervenants précédents, «Pitshou» dit manifester «pour fêter déjà» la «victoire» d’Etienne Tshisekedi. Pour lui, «l’ère Kabila est terminée». Les Congolais de la diaspora vont-ils donner un «consigne de vote» aux parents restés au pays ? «Notre consigne est simple : il faut aller aux urnes et voter en faveur d’Etienne Tshisekedi.» 

Le dernier mot revient à Abbé Gilbert Yamba : «Je suis venu marcher avec le peuple congolais sur le chemin qui conduit vers le changement et pour soutenir le candidat du peuple. Le candidat que le peuple a déjà plébiscité pour dire que la voix du peuple c’est la voix de Dieu. Nous sommes entrain d’entériner la position du peuple congolais». Et si «Joseph Kabila» clamait «j’y suis, j’y reste» le 6 décembre prochain? «Dans ce cas, notre peuple se trouverait dans une logique de légitime défense. Le peuple congolais ne doit pas se laisser voler sa victoire. Dans ce cas, il doit prendre ses responsabilités.» En faisant quoi? «Il doit réagir comme cela s’est passé en Tunisie et en Egypte. Le peuple congolais doit recourir à la force face à ceux qui tenteraient de détorner sa volonté ». Question : les pro-Tshisekedi ont-ils engagé le dangereux pari de sous-estimer l’adversaire? Rendez-vous le 6 décembre prochain lors de la proclamation des "résultats provisoires" de la présidentielle.

B.A.W/Issa Djema
© Congoindépendant 2003-2011



21/11/2011
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