Le Raïs a été aperçu ce mercredi 25 janvier 2012 au volant de sa jeep, sur l’avenue de La Libération, ex-24 novembre. Devant présider une cérémonie d’échanges de vœux avec le corps diplomatique accrédité en RDC, le Président Joseph Kabila est donc de retour à Kinshasa, la Capitale, après s’être « éclipsé », mettant ainsi fin aux folles rumeurs entretenues par la radio trottoir. Probablement, apprend-t-on des sources fiables, ces échanges de vœux vont intervenir avant la fin de ce mois de janvier en cours.

Il faut dire que, certains Ambassadeurs, Chefs des missions diplomatiques et Représentants des organisations internationales n’attendent que cette cérémonie d’échanges de vœux se tienne pour pouvoir prendre leurs vacances ou se déplacer par rapport à leurs agendas.

D’après certaines indiscrétions, il est prévu, au cours de ces solennités, que le doyen du corps diplomatique, M. Ferdinand Massala Malonga, l’Ambassadeur du Gabon, prononce un discours, dans lequel il va présenter les vœux de ses pairs au Président Kabila. Aussi, il convient de dire que le Président Kabila recevra, toujours au cours de ce mois, les vœux du corps constitué de la République et en profitera pour souhaiter à son tour ses vœux. Il faut dire qu’il n’y a pas que les échanges de vœux. Le Président Kabila recevra aussi Hervé Landsous, le Secrétaire Général Adjoint de l’ONU chargé des Opérations de maintien de la paix, qui est à Kinshasa, en visite officielle.

Enfin, après un long moment d’absence dans la capitale kinoise, Joseph Kabila Kabange est de retour. Désormais, sans repos, il doit s’occuper de beaucoup de tâches qui l’attendent sur sa table. Cependant, avec son retour, ça ne saurait tarder sans que la cérémonie d’échanges de vœux avec les Ambassadeurs et Chefs de Missions diplomatiques ne soit organisée. Selon certaines indiscrétions, les Ambassadeurs, du moins parmi ceux qui doivent se déplacer, n’attendent que ces solennités pour bouger.

Toujours à propos, les dispositions seraient déjà prises pour que Ferdinand Massala Malonga, l’Ambassadeur du Gabon et Doyen du corps diplomatique lui présente les vœux au nom de ses collègues. Par la même occasion, il est prévu, selon notre source, que le corps constitué de la République lui présente ses vœux, avant que lui aussi ne le fasse.

La réception d’Hervé Ladsous

Le Secrétaire Général de l’ONU en charge des Opérations de maintien de la Paix, le Français Hervé Ladsous qui est à Kinshasa pour s’entretenir avec les membres du Gouvernement et les représentants de la classe politique congolaise, sera aussi reçu par le Président Kabila. Fini les folles rumeurs. Le silence, mieux « l’éclipse » du Raïs a laissé libre cour à la radio trottoir. Son apparition, au volant de sa jeep, ce mercredi sur l’avenue de la Libération, ex 24 novembre, a coupé court à toute sorte de spéculations. 

Voici onze ans déjà, jour pour jour aujourd’hui, depuis que Joseph Kabila est à la tête de la RDC !

Sacré Joseph ! Qui aurait parié sur la longévité du très réservé général major d'alors au pouvoir ? A son avènement au Palais de la nation, tout le monde ou presque donnait Kabila fils pour une espèce de vizir ad intérim ou, pour emprunter au lexique catholique, une sorte de cardinal camerlingue. Voilà que de fil en aiguille, le jeune Président a entrepris d'enfiler le costume de chef. Au point d'apporter un cinglant démenti à tous ceux qui doutaient de sa capacité à tenir le gouvernail du pays-continent.

Tel un forgeron qui le devient en forgeant, le successeur de Mzee a franchi quantité d'obstacles pour rester à la manœuvre. Gagné le premier combat d'affranchissement de  la garde rapprochée de feu son père. Exit les tontons. Remportée la bataille contre l'isolement diplomatique. Liquidée l'hypothèque sur la balkanisation du pays. Bonjour la réunification. Gagné le pari des premières élections pluralistes depuis plus de 40 ans. Nous voici au deuxième exercice du genre.

Un long parcours de 11 ans ! Un saut d'obstacles qui aura eu le mérite de lever quelques coins de voile sur les ressources intérieures du Raïs. Sous des dehors réservés, taciturnes, se cache en fait un homme d'ambition, un dur à cuire. Une espèce de main de fer dans un gant de velours. Autoritaire sans être autoritariste. Pour puiser dans le vocabulaire du hand-ball, on dirait après coup que le chef de l'Etat est plutôt un coureur de fond voire un marathonien. Et le propre de cette catégorie d'athlète est de savoir gérer le temps pour terminer la course. Pas trop rapide comme un sprinter. Pas trop lent non plus au risque de ne jamais atteindre le point d'arrivée. En somme la traduction fidèle du « festina lente », hâte-toi lentement.

Dans le marigot politique congolais plein de sprinters, le jeune « Joseph » aura finalement eu nombre de ses adversaires et même de ses alliés à l'usure. Au sein d'une communauté internationale aux intérêts très mouvants,  Joseph Kabila a su faire l'escargot ou la tortue par mauvais temps : se recroqueviller dans la carapace. Plier sans jamais rompre et attendre patiemment le moment pour abattre sa ou ses cartes, telle a été, jusqu'ici la recette de Kabila junior.

Le fait d'être encore à la manœuvre tend à prouver que cette stratégie a réussi au Raïs. Reste que pour son nouveau  bail de cinq ans, le Président connaît l'adversaire qui se dresse devant lui. Il s'appelle « social ». Du résultat sur ce front dépendra sans doute l'avenir de celui qui a réussi à passer du statut d'un président entièrement à part à celui d'un Chef d'Etat à part entière.

La Prospérité