Unité Centrale de la Diaspora Rdc

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RDC ELECTIONS 2011: INTOLERANCE POLITIQUE ET HAINE TRIBALE:KYUNGU MENACE!

A l'initiative des Organisations non gouvernementales « Osisa » et « AETA» (Agir pour des Elections Transparentes et Apaisés), la Société civile congolaise évalue, depuis le mardi 18 octobre 2011 au Centre catholique Theresianum, le processus électoral actuel à mi-parcours. Plusieurs délégués se sont succédé du haut de la tribune pour présenter la situation des droits de l'homme dans leurs coins respectifs du pays durant cette période sensible. Dans le lot, les délégués de la province cuprifère du Katanga, représentants respectivement deux organisations avisées (CDH et ACIDH), ont brossé hier mercredi 19 octobre l'état de lieux du processus électoral dans cette partie du pays. 

En effet, ont-ils indiqué, au Katanga, le processus électoral se déroule sans beaucoup d'incidents majeurs, eh dépit de quelques déviations constatées dans les chefs de certaines personnalités usant de leurs positions politiques. Ils bafouent le calendrier et les normes électoraux, ont-ils dénoncé. A titre exemplatif, illustrent-ils, à. chaque programme d'itinérance di gouverneur du Katanga à Lubumbashi, et à l'intérieur de la province, les ONG constatent que régulièrement ce dernier fait de la propagande électorale anticipée en faveur du candidat Kabila sans qu'aucune autorité ne l'interpelle sur cette attitude déviante. « Ses discours sont diffusés et rediffusés sur des chaînes privées et officielles de la Province».

Outre la campagne anticipée, une autre, clandestine, bat son plein à travers la prolifération des mouvements culturels portant mention « les Amis de... » qui sont en réalité des instruments de propagande politique. Les membres de ces mouvements portent anticipativement les effigies des candidats à la députation provinciale et nationale, lesquelles sont en plus placées publiquement le long des certaines avenues. 

Persistance des milices privées 

Nonobstant la présence de la Police Nationale Congolaise (PNC), seule institution de l'Etat qui a pour mission de protéger la population et leurs biens, un constat malheureux est visible au Katanga : certains leaders locaux entretiennent impunément des milices privées. Celles-ci se substituent aux aux services pour matraquer les gens suspectés d'être nuisibles, à leurs intérêts. En guise d'illustration, on retrouve les« Zoulous x', les « Amazones » ; Les « enfants perdus»; la « Division Spéciale Pononayi (en swahili guerre ou bataille) ou despo», différents groupes de milices de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l'Assemblée Provinciale du Katanga. Quant au gouverneur du Katanga, Moise Katumbi, il entretient les« Cent pour Cent ».

Au moment où les états-majors des partis politiques affûtent leurs armes pour les prochaines échéances électorales, la Société civile du Katanga dénonce les actes de récidive de Gabriel Kyungu Wa Kumwanza. Sans désemparer, souligne-t-elle, il persiste avec des messages d'intolérance en rapport avec la cohabitation pacifique de différentes communautés vivant au Katanga, en tenant de propos haineux lors de ses speeches à travers les villes et citées visitées pendant sa tournée de sensibilisation sur les opérations d'enrôlement. « Partout où il passait, l'Honorable Gabriel Kyungu wa Kumwanza proférait de menaces à l'égard de non originaires, particulièrement les kasaïens ; et ce, en terme méprisant « Manseba » signifiant en français « oncle » et dans l'argot swahiliphone désignant « les kasaïens ».

Sans résignation, poursuivent les activistes, ce député oublie que sa position politique ne lui donne pas le privilège d'insulter la population commise à sa charge. Et pourtant, il articule publiquement: «Vous êtes venus creuser les minerais pour vous nourrir et nous vous laissons faire... mais vous allez nous accompagner au vote et vous voterez pour notre candidat (Joseph Kabila). Si ce dernier ne passe pas, vous ne serez pas en paix ici au Katanga, au besoin, que chacun retourne chez soi pour voter là-bas». Récemment encore, au cours d'un meeting public, le même personnage a publiquement fustigé l'alignement des candidats Kasaïens sur les listes des partis au Katanga car « eux ne mettront jamais les noms des Katangais, sur les listes à Ngandajika ou à Miabi... »

En définitive, ils constatent que personne, apparemment personne, ne semble l'arrêter dans la voie où il s'est de nouveau engagé, identique à celle d'août 1992. D'où cette question : « Est-ce que la force de Kyungu, qui fait qu'il ne soit interpelé par les autorités politico-administratives du pays, réside-t-elle dans son alliance avec la Majorité présidentielle ? De son côté, souligne-t-on, l'opposition politique au Katanga n'est pas restée silencieuse à ce propos haineux de l'Honorable Kyungu.

Le paroxysme de ce discours haineux a eu lieu le 15juin 2011, quand les installations de la Radio Télévision Lubumbashi Jua, RTLJ, ont payé le prix de l'intolérance des acteurs politiques du Katanga sous la passivité de la PNC et la complicité de la Mairie de Lubumbashi, car ayant retrouvé ses éléments de la brigade d'assainissement dans cette action de vandalisme.

Que s'est-il passé'? Tout a commencé le mardi 14 juin 2011 dans la soirée après la diffusion de l'interview par certaines chaînes de la Télévision de Lubumbashi qu'avait accordée Monsieur Jean Claude Muyambo Kyassa, Président de la “Solidarité Congolaise pour la Démocratie et le Développement” SCODE en sigle, à Monsieur Thierry Michel, cinéaste et journaliste belge sur le bilan du Gouverneur Moïse Katumbi à la tête de la Province du Katanga.

De tout ce qui précède, les Organisations des Droits de l'Homme du Katanga constatent qu'aucune enquête n'a été ouverte sur cette campagne de xénophobie qui pourrait encore décimer des milliers d'âmes et détruire le tissu économique de la Province du Katanga en particulier et de la RDCongo en général.

Au regard de ces dangers qui planent dans cette partie du pays, les Organisations des Droits de l'Homme du Katanga recommandent aux autorités et aux acteurs politiques tant au niveau provincial que national de mettre fin à l'utilisation abusive de leurs médias respectifs dans le conflit de leadership et également dans le .cas du processus des élections en cours. D'interdire la campagne électorale anticipée qui se fait dans la province lors des différentes adresses du Gouverneur du Katanga à la population des villes et territoires visités. 

Au Conseil supérieur de l'audio Visuel et de la communication (CASC) de prendre des mesures appropriées envers certaines chaînes de radio et de télévision qui intoxiquent la population à la haine, à l'intolérance. De rechercher le Seigneur de guerre Kyungu Mutanga Gédéon qui constitue un danger permanent contre l'organisation des élections et contre les Organisations des Droits Humains de la Province qui accompagnent des victimes devant les cours et Tribunaux.

A l'Agence Nationale des Renseignements (ANR) de veiller au strict respect des droits de toutes les personnes arrêtées en leur permettant notamment d'être assistées par des avocats, au cours de leur audition, en les déférant devant l'autorité judiciaire compétente sans retard au cas où il existe des indices sérieux de culpabilité sur le faits mis à leur charge. Enfin, d'interpeller toutes les personnalités de la Province du Katanga qui ont des milices et les sanctionner selon la loi.

                                                                                                          Tshieke Bukasa 



21/10/2011
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