Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a requis hier mercredi une peine de 30 ans de prison contre l’ancien chef de milice de la République démocratique du Congo (RDC) Thomas Lubanga, reconnu coupable de crimes de guerre en 2002 et 2003. « L’accusation requiert de la part de la chambre qu’elle impose une peine de 30 ans de prison », a déclaré le procureur argentin lors d’une audience publique à La Haye, où siège la CPI.

L’ex-chef de milice congolais Thomas Lubanga, reconnu coupable le 14 mars de crimes de guerre en 2002 et 2003, avait pour « souci capital » de pacifier l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a assuré mercredi devant la Cour pénale internationale (CPI) une ancienne employée du parti de l’accusé.

« Son souci capital était de négocier, dans toutes ses actions, de pacifier », a déclaré la Congolaise de 37 ans, affirmant avoir travaillé à partir de 2002 pour le parti de M. Lubanga, l’Union des patriotes congolais (UPC), en tant que chargée de protocole, et témoignant par vidéoconférence depuis la RDC. L’audience de mercredi est consacrée à entendre les arguments de l’accusation, de la défense et des représentants légaux des victimes quant à la peine qui doit être infligée à Thomas Lubanga, qui encourt 30 ans de prison. En cas de crimes « d’extrême gravité », les juges peuvent toutefois condamner à la réclusion à perpétuité. Les juges de la CPI avaient autorisé la défense à appeler deux témoins dans le cadre de cette audience, car ces témoignages ont « un intérêt potentiel en vue de déterminer les circonstances aggravantes et atténuantes pertinentes pour déterminer la peine ». « Quand il y avait une attaque, il voulait rencontrer les notables pour trouver un compromis, (...) trouver une stratégie pour arriver à donner le calme à une contrée qui avait un problème », a soutenu la Congolaise.

Thomas Lubanga, 51 ans, avait été reconnu coupable par la CPI le 14 mars de crimes de guerre, pour avoir utilisé des enfants soldats en 2002 et 2003 lors de la guerre civile en Ituri. Ecroué à La Haye depuis 2006, le fondateur de l’UPC et ex-commandant des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche militaire de l’UPC, plaidait non coupable. Les affrontements interethniques et les violences entre milices pour le contrôle des mines d’or et d’autres ressources naturelles en Ituri ont provoqué la mort de 60.000 personnes depuis 1999, selon des ONG humanitaires. Le procès de Thomas Lubanga, le premier de la CPI, s’était ouvert le 26 janvier 2009 et achevé le 26 août 2011.

Le procès de Thomas Lubanga, le premier de la CPI, s’était ouvert le 26 janvier 2009 et s’était achevé le 26 août 2011. Les affrontements interethniques et les violences entre milices pour le contrôle des mines d’or et d’autres ressources naturelles dans cette région du nord-est de la RDC ont provoqué la mort de 60.000 personnes depuis 1999, selon des ONG humanitaires.
Un nouveau mandat d’arrêt contre Sylvestre Mudacumura

Hier, le Bureau du Procureur a soumis aux juges de la CPI une demande modifiée de délivrance d’un mandat d’arrêt à l’encontre de Sylvestre Mucadumura, pour cinq chefs d’accusation de crimes contre l’humanité (meurtre, actes inhumains, viol, torture et persécution) et neuf chefs d’accusation de crimes de guerre (attaques contre la population civile, meurtres ou homicides intentionnels, mutilation, traitements cruels, viols, torture, destruction de biens, pillage et atteinte à la dignité de la personne). Cette nouvelle demande fait suite à la décision des juges de la CPI de rejeter la demande antérieure, considérant que cette demande n’avait pas rempli le niveau de spécificité requis.

L’Accusation considère que Sylvestre Mudacumura est le commandant suprême des FDLR-FOCA, l’une des milices les plus actives dans les provinces des Kivu en RDC, et qu’il serait responsable d’une campagne de violence visant les civils dans ces provinces. Les juges de la CPI ont déjà émis un mandat d’arrêt contre Bosco Ntaganda, chef de la milice CNDP, un autre groupe armé actif dans les provinces des Kivu.

L’Accusation a cherché également à ajouter de nouvelles charges à l’encontre de ce dernier le 14 mai 2012. Ces deux hommes mènent des milices armées et dangereuses, et leur arrestation peut conduire à mettre fin à ces crimes et à rendre justice aux populations qu’ils continuent de cibler.

L’Avenir