Unité Centrale de la Diaspora Rdc

La fête nationale, lundi 3 octobre, aura cette année des allures de retour aux sources pour la République fédérale d’Allemagne. Les festivités de la Journée de l’unité allemande se tiennent, en effet, sur les bords du Rhin, dans l’ancienne capitale fédérale de Bonn. Le président Christian Wulff et la chancelière Angela Merkel assisteront aux cérémonies en présence de la ministre-présidente du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Hannelore Kraft.

Fête nationale, fête citoyenne et populaire

En Allemagne, le système fédéral veut, en effet, que la fête nationale soit organisée chaque année dans un Land différent – celui qui détient la présidence du Bundesrat (chambre des Länder). La Rhénanie-du-Nord-Westphalie accueillera ainsi les célébrations pour la première fois, 21 ans après la réunification, le 3 octobre 1990. Elle y associera un autre anniversaire : les 65 ans de sa naissance, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, par fusion des deux régions historiquement très différentes de Rhénanie et de Westphalie.

Les célébrations officielles commenceront par un office œcuménique. Il sera célébré par le cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne, un homme qui a personnellement vécu les conséquences de l’unification puisqu’il a servi auparavant à Erfurt et Berlin. L’office sera suivi d’une cérémonie dans l’ancienne salle plénière du parlement allemand, en présence du président, de la chancelière, du président du Bundestag, du président de la Cour constitutionnelle fédérale et d’un millier d’invités.

La Journée de l’unité allemande est, cependant, toujours une fête citoyenne. Durant tout le week-end, plusieurs centaines de milliers de personnes sont ainsi attendues dans les rues de Bonn pour une grande fête populaire, placée sous le mot d’ordre « Liberté, unité, joie ». Les ministères fédéraux, le gouvernement, le Bundestag et chacun des seize Länder se présenteront à eux tout au long d’un parcours de trois kilomètres et demi menant de la vieille ville à l’ancien quartier gouvernemental.

Enfin, lundi après-midi, un grand défilé populaire réunira quelque 1 500 participants entre la vieille ville, l’Adenauerallee et l’ancien quartier gouvernemental. Ils mettront à l’honneur le folklore et les produits typiques de Bonn, de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et des autres Länder.

L’unification, 21 ans après

L’Allemagne apparaîtra ainsi à la fois dans son unité et dans sa diversité. Car, vingt-et-un ans après avoir surmonté sa division, le pays n’a pas perdu sa diversité régionale. Mais il a beaucoup changé.

Ainsi, les « grands travaux » de l’unification appartiennent aujourd’hui au passé. En Allemagne de l’Est, les centre-ville ont été entièrement rénovés. Le réseau de transports et de télécommunications est l’un des plus modernes au monde. Et, à l’Est comme à l’Ouest, l’ampleur de ces réalisations est objet de fierté.

Pour autant, il reste des défis à relever pour parachever l’unification. D’une part, si la plupart des différences visibles entre l’Est et l’Ouest se sont effacées, il reste des différences invisibles – ce fameux « mur dans les têtes » qui mettra du temps à disparaître. Mode de vie, valeurs, références culturelles, différences linguistiques demeurent encore des points de clivage.

D’autre part, il reste des défis économiques à relever à l’heure de la mondialisation : la concurrence internationale et l’innovation, mais aussi et surtout le vieillissement de la population, qui touche particulièrement l’est de l’Allemagne. « C’est le défi majeur », soulignait récemment Christoph Bergner, délégué du gouvernement fédéral pour les nouveaux Länder, qui prépare pour l’automne un projet d’action pour l’Allemagne de l’Est.

Enfin, le chômage, même s’il a beaucoup diminué, reste environ deux fois plus élevé à l’Est (10,4 %) qu’à l’Ouest (5,7 %).

Bonn

Quant à l’ancienne capitale de Bonn, elle n’a pas connu le déclin attendu. Douze ans après le déménagement officiel du gouvernement à Berlin, elle héberge encore une partie de l’appareil administratif des ministères fédéraux, ainsi que le siège de grandes entreprises comme Deutsche Telekom ou Deutsche Post. Mais surtout, elle abrite plusieurs agences des Nations unies, ainsi qu’une université performante et des musées qui attirent de nombreux visiteurs, comme la Bundeskunsthalle. Contrairement aux prévisions, la petite ville des bords du Rhin est, selon certains, « en pleine expansion ».