RDC ELECTIONS 2011: TSHISEKEDI ET KAMERHE AU DEPARTEMENT D'ETAT AMERICAIN
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Le Climat Tempéré - Tshisekedi et Kamerhe au Département d'Etat américain !
Les dessous de la Françafrique ont clairement fait comprendre que dans nos pays les choix des leaders nationaux se font rarement à l'abri des influences étrangères. Est ce donc au loin, très loin du pays que va devoir se décider le bon ordre devant conduire l'opposition congolaise à la prochaine présidentielle ? Certains faits portent à le croire.
En tout cas, des sources bien informées font savoir qu'Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe, deux poids lourds dans les rangs de forces du changement, sont attendus, cette semaine, au Département d'Etat américain. Objectif : discuter du fatidique et redoutable round électoral prévu e 28 novembre dans ce pays-continent au cœur de l'Afrique. La RD Congo n'est pas n'importe quel pays où l'on verrait un dirigeant parvenir au faîte à l'insu des puissants de ce monde.
A entendre ces sources, des fins négociateurs et spécialistes des questions africaines au sein de l'Administration de Barack Obama devraient, en discutant avec les principaux protagonistes, envisager le scénario de ce que pourrait être demain le leadership congolais et la manière dont l'Administration Obama devrait pouvoir tirer parti de la situation. Si ça se trouve, l'on en serait là à des échanges de haute portée politique. Déjà, deux candidats majeurs viennent de séjourner au pays de l'oncle Sam USA. Joseph Kabila, à la faveur des travaux de la 66 session ordinaire de l'ONU. Et Kengo wa Dondo qui a même suspendu les travaux parlementaires, pour une tournée qui l'a conduit successivement aux Etats-Unis d'Amérique puis en Europe. Maintenant c'est au tour de Tshisekedi et Kamerhe de se rendre en Amérique. Ce ballet ne devrait pas relever d'un simple hasard. Et pour l'opposition, le vent devant sceller l'unité autour d'un candidat commun pourrait venir des vérités entendues qu des réalités apprises là-bas. On te sait, de lassantes tractations, tenues dans la capitale congolaise, sur une candidature commune de cette hétérogène opposition ont accouché d'une souris. L'opposition de «Fatima» et celle de «Sultani» ne sont pas parvenues à raccorder leurs violons dans la perspective d'un front commun contre le candidat de la Majorité présidentielle. La semaine dernière, rien de précis allant dans le sens de la candidature unique n'a filtré de la rencontre entre Tshisekedi et Jean Pierre Bemba, la Haye. Non plus qu'entre Tshisekedi et Kengo wa Dondo à Bruxelles. L'on s'est contenté d'affirmer la nécessité d'une seule candidature. Se confiant à Colette Braeckman du Soir, le leader de l'UDPS campe toujours sur le fait que c'est sa candidature qui devra rallier toute l'opposition. Il affirme devoir rencontrer à ce sujet, à Montréal au Canada, le président de l'UNC, qui selon lui, aurait manifesté des dispositions allant dans ce sens. Des sources haut placées à l'UNC indiquent que, la semaine dernière, le président national de l'UDPS était au téléphone avec l'homme de «mopepe ya sika». Preuve, si besoin il y avait, du rapprochement entre les deux opposants dont une entrevue à Kinshasa passait pour la quadrature du cercle, Montréal serait-il un SAS ouvrant sur la rencontre des USA?
Au cours de leur visite auprès des services de Barack Obama, Une chose est admise par les observateurs lucides : C'est seulement dans la mesure où ces hommes politiques de l'opposition pourront se regarder comme partenaires crédibles et, partant, se voir, se parler franchement, qu'ils parviendront à arrondir leurs angles.
Controverse autour du ballet des politiciens congolais en Occident
Des interrogations fusent sur le bien fondé de ces visites intéressées des politiciens congolais en Occident. Pour une certaine opinion, avec ce type de commerce en période pré électorale, l'on est en train de préparer le lit aux atteintes au principe sacro-saint de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats, inscrit dans l'article 2 de la Charte des Nations Unies. En effet, allègue-t-on, l'on est en train d'inviter les Occidentaux aux débats relevant de la politique intérieure de la RDConge. En l'occurrence les élections.
Nos politiciens seraient-ils tentés par un besoin d'être fixés si Barack Obama serait simplement animé du souci de préserver la paix encore fragile au pays de Joseph Kabila ou s'il soutiendrait l'alternance dans ce pays ? Beaucoup pensent que ce ballet vers l'Occident n'est pas saris irriter la coalition u pouvoir. On sait que le ministre des Affaires étrangères Alexis Thambwe Mwamba avait pris le soin, il y a quelques mois, de convier le corps diplomatique accrédité à Kinshasa à faire montre de neutralité pendant cette période électorale. Question, de respecter le souverain primaire congolais qui est le seul à décider des animateurs des institutions de la République.
Certains analystes pensent, par contre, que ce type de visites de candidats à la magistrature suprême du pays n'énerve en rien la souveraineté de la RD-Congo. Après la publication de la liste définitive des candidats à la présidentielle, tout Etat a la latitude de prendre langue avec ces derniers dans la perspective de sauvegarder ses intérêts, sans influer sur les résultats des votes. Pour en convaincre, ils rappellent la traditionnelle tournée que les candidats présidents américains effectuent à l'étranger pour s'attirer la sympathie des partenaires extérieurs et charmer l'opinion publique internationale.
Qui de Tshisekedi, Kamerhe ou Kengo?
Il est vrai qu'en règle générale, dan' cet univers mondialisé, des candidats sérieux à la présidentielle ont coutume de défiler à l'étranger, particulièrement dans les capitales européennes et américaines, dans le dessein de s'inspirer des expériences vécues sous d'autres cieux, d'intensifier des contacts et, partant, de négocier le soutien extérieur pour maximiser leurs chances de remporter les élections.
Dès lors, qui va se désister pour un autre candidat? Cette brûlante et épineuse question demeure pour l'heure non résolue, aucun croit aux chances de succéder, en décembre prochain, à Joseph Kabila à la tête du pays, s'il a le soutien de tous les autres.
«L'homme de Limete se targue d'être le leader incontestable de l'opposition congolaise pour autant que l'UDPS est réputée être l'aîné de cette opposition. Le sphinx de Limete qui a le mérite d'avoir tenu tête face au Maréchal Mobutu, met à son actif la lutte pacifique contre la dictature et la tyrannie. Ancien Premier ministre, Etienne Tshisekedi, à 78 ans, entend terminer en apothéose une carrière politique en dents de scie, font savoir ses détracteurs.
Pour sa part, «l'homme de la rigueur» qui a su faire du Sénat congolais une véritable Chambre de sages avec ménagement la majorité et l'opposition, estime le moment venu de mettre au profit du pays son savoir-faire. Ancien Premier ministre également, Léon Kengo a marqué les esprits par sa rigueur dans la gestion drastique des finances publiques dans le dessein d'assainir l'environnement économique vers les années 1990, Malgré la cure de sacrifices que cela a imposée au social de la population. D'où l'admiration dont il bénéficie auprès des pays de vieille démocratie et des milieux proches des institutions de Bretton Woods. Ce riche carnet d'adresses semble convaincre le président du Sénat de se jeter dans l'arène à 76 ans.
L'homme de «mopepe ya sika», quant à lui, n'a pas laissé indifférent la population congolaise et les chancelleries occidentales à la faveur des qualités remarquables dont il a fait montre au perchoir de la Chambre basse du Parlement. L'élu de Bukavu qui a réussi à faire Joseph Kabila roi en 2006, a relevé le difficile défi de se mettre au milieu du village lors de la direction des plénières à l'Assemblée nationale. Son divorce d'avec le régime au pouvoir lui a valu la sympathie d'une frange de la population, particulièrement dans la partie orientale du pays, déçue de la non-réliation de certaines promesses électorales liées à la sécurité totale de l'Est. L'ancrage de sa formation politique dans des coins réputés acquis à l'opposition, tel le Bas-Congo, conforte la conviction de Vital Kamerhe d'être, à 52ans, l'homme de l'avenir de la RDC. Dns ces conditions, lequel de Tshisekedi, Kamerhe, Kengo pourra faire le sacrifice de sa candidature au profit de la candidature commune de l'opposition ? Les yeux sont aujourd'hui tournés vers l'Occident.
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