Unité Centrale de la Diaspora Rdc

Les données finales de l’enquête par grappes à Indicateurs multiples, sur la situation des femmes et des enfants en République démocratique du Congo (MICS 2010) sont désormais disponibles. Elles invitent la RDC à prendre ses responsabilités face aux OMD.

Le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, a procédé hier mercredi 19 octobre au lancement du rapport final de l’enquête MICS 2010 sur la situation des femmes et des enfants en RDC. C’était à l’Hôtel Memling de Kinshasa en présence du ministre des Affaires sociales et de plusieurs autorités et partenaires au développement.

L’enquête qui met à la disposition des décideurs et des partenaires au développement des données actualisées, désagrégées et de qualité pour le suivi de la situation sociale réelle des enfants et des femmes en République démocratique du Congo révèle des progrès significatifs en matière d’éducation et de mortalité infantile ainsi que des performances négatives, notamment en ce qui concerne l’enregistrement des naissances à l’état-civil et le domaine de l’accès à l’eau et assainissement.

Troisième du genre en RDC, l’enquête MICS 2010, qui fait suite à celles de 1995 et 2001, a été réalisée sur la base d’un échantillonnage mettant en relief les zones urbaines et rurales dans les 11 provinces de la RDC, en faisant également ressortir les disparités entre les provinces, les milieux de vie (rural et urbain), les communautés les plus démunies et les plus aisées ainsi que les sexes.

D’une manière globale, l’enquête révèle que trois enfants sur quatre vont à l’école, soit 75%, avec une quasi parité entre filles et garçons. Il s’agit d’une augmentation de 23% par rapport à l’année 2001 où seulement 52% des enfants fréquentaient l’école. Sur 1000 naissances vivantes, 158 enfants meurent avant leur cinquième anniversaire contre 213 enfants en 2001. Bien que toujours trop élevé, ce chiffre montre une amélioration encourageante.

Dans le secteur de l’hygiène et assainissement, seulement un Congolais sur sept vit dans des conditions hygiéniques acceptables tandis que moins de la moitié de la population a accès à l’eau potable. L’étude montre que la situation n’a pas changé au cours des dix années passées.

En 2001, 9% de la population avait accès à des services d’assainissement durables et 46% à de l’eau potable. Au jour d’aujourd’hui, ces chiffrent se situent respectivement à 14 et 47 pourcent.

En outre, indique-t-on, deux enfants sur trois ne disposent pas d’un acte de naissance. La situation s’est détériorée au cours de dix dernières années puisqu’on compte actuellement 28% d’enfants enregistrés à l’état-civil contre 34% en 2001.

Tout en saluant les efforts fournis pour arriver à ces résultats, le ministre le ministre Olivier Kamitatu a affirmé que les différentes informations contenues dans ce rapport vont permettre de mener des analyses plus approfondies afin de mieux apprécier la situation socio-sanitaire des enfants et des femmes en RDC ainsi que les facteurs qui l’influencent.

De son côté, le représentant a.i de l’Unicef, Steven Lauwerier, a reconnu qu’un long chemin reste à parcourir afin d’atteindre les OMD en RDC. Néanmoins, il a noté que les avancées positives relevées dans l’enquête MICS 2010 montrent qu’il est possible d’inverser les tendances négatives, si les investissements prennent particulièrement en compte les enfants et les femmes les plus démunis. Avant de réitérer au gouvernement la disponibilité de l’UNICEF de continuer à accompagner tous les efforts visant la réalisation des droits des enfants et des femmes dans toute la République.

Il sied de souligner que cette enquête d’envergure nationale a été exécutée sous la tutelle du ministère du Plan, par l’Institut national de la statistique (lNS), avec l’appui technique et financier de l’Unicef ainsi que la collaboration du PAM, de l’UNFPA et de l’USAID.

Raymonde Senga Kosi/Le Potentiel