Le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (Pprd), Evariste Boshab, a accusé mercredi à Kinshasa « ceux qui tiennent des discours incendiaires (et) exportent la violence » d’être les « auteurs intellectuels » de la disparition du « camarade » Paul Bimba Mazembe décédé à Barcelone d’une « hémorragie cérébrale » causée par des coups reçus dans un « guet-apens des combattants ».

Né à Kinshasa le 9 juillet 1976, marié, père de deux enfants et secrétaire exécutif du Pprd/Espagne depuis 2009, « Paul Bimba a été, sauvagement, agressé dans la soirée du 7 novembre 2011 alors qu’il revenait de la réunion du parti, pour la simple raison qu’il arborait les insignes du Pprd et qu’il réfléchissait différemment de ses agresseurs qui se dénomment combattants», a-t-il déclaré dans une communication à la presse lue en présence de quelques ambassadeurs, excepté celui d’Espagne pour, selon une source proche du Pprd, avoir «reçu l’invitation en retard».

«Il s’agit d’un guet-apens. M. Paul Bimba participait avec d’autres camarades du parti à une réunion du parti dans la soirée du 7 novembre courant. A la sortie de la réunion, un groupe d’individus se nommant «combattants», instrumentalisés par certains milieux politiques de l’Opposition au pays et munis d’armes blanches, les attendaient pour les agresser. Surpris, ils n’ont pas pu se défendre ni prévenir la police. Ils ont été ainsi livrés à la merci de leurs bourreaux qui ont réussi à les tabasser et blesser mortellement avant de prendre la fuite », a expliqué le professeur Boshab.

Parmi les blessés, il a cité Sylvain Kongolo Buisha «encore aux soins intensifs» et Mulowayi Kalala «grièvement blessé, qui a perdu 80% de ses facultés de vue». Il a indiqué que cette situation a été portée à la connaissance des autorités de la police de Barcelone « qui continuent à rechercher ces brigands » et à celles de la mission diplomatique de la RDC en Espagne. « Je considère malheureusement, que ceux qui tiennent des discours incendiaires, foulant aux pieds les normes les plus élémentaires de l’Etat de droit, ces vampires sont en train d’exporter la violence en instrumentalisant une jeunesse marginale ». Par conséquent, il « considère que les auteurs intellectuels et donc les véritables responsables de ces crimes sont, justement, ceux qui appellent à la violence en abusant d’une jeunesse incapable de discernement », a-t-il déploré.

Après avoir rappelé la mise à sac des sièges du Pprd à Barumbu, à Bandalungwa et sur le boulevard Sendwe à Kinshasa, ainsi que l’incendie « criminel » à Lubumbashi (Katanga) du garage d’un jeune militant du Pprd, Evariste Boshab a invité les partis politiques à dire « non » à la violence et faire un serment. « Je continuerai à dire non à la violence car, ceux qui prônent la violence sont des lâches, incapables de soutenir un débat démocratique. Ils veulent imposer leur vision univoque par des moyens incompatibles avec les valeurs républicaines d’un système démocratique », a-t-il affirmé.

Evariste Boshab a présenté ses condoléances à toutes les instances du parti et demandé « à la jeunesse du Pprd de garder une attitude digne pendant cette dure épreuve et de ne point céder à la violence ». Enfin, il a exprimé la conviction que « la violence ne passera pas et (que) la paix, qui a fait la richesse des nations, triomphera toujours ».

A.M./Le Potentiel