Unité Centrale de la Diaspora Rdc

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L'ACTION DE LA FEMME DE LA DIASPORA AFRICAINE

L’action des femmes de la diaspora africaine

La diaspora africaine est de plus en plus reconnue pour son rôle de premier plan au service du développement, pour son argent, ses investissements étrangers directs, ses transferts de technologie et de savoir et ses contributions politiques positives qui sont autant de bienfaits pour les pays d’origine. Les femmes de la diaspora africaine montent au front, mais des politiques mieux ciblées s’imposent, selon Stéphanie Mbanzendore, présidente de la BWPD (Burundian Women for Peace and Development - femmes burundaises pour la paix et le développement).

Paysage du Burundi.

 

La BWPD, est dirigée par des personnes de la diaspora. Mme Mbanzendore, présidente, elle-même membre de la diaspora est la porte-parole de ses homologues. Nul ne nie le rôle des femmes de la diaspora dans le développement du continent, dit-elle, “en particulier dans le domaine de la coopération intellectuelle, du transfert de technologies, de l’enseignement et de la santé ainsi que du combat pour la paix et le développement en Afrique.”

Dans l’Union européenne et en Afrique, des portes s’ouvrent pour permettre aux femmes d’établir des contacts avec des décideurs et d’exprimer leurs opinions grâce à l’organisation régulière de conférences et de séminaires, dont ceux organisés par la BWPD autour du thème de l’unité, de la jeunesse et du développement et de la prévention du sida.

Ces possibilités sont toutefois autant de défis. “Ces femmes qui font entendre leur voix ne sont jamais prises au sérieux lorsque l’on en vient à la mise en œuvre de projets en faveur de leur pays d’origine”, admet Stéphanie Mbanzendore. Trouver un financement de l’UE pour un projet dirigé par la diaspora “peut être très difficile” et “plus compliqué que dans le cadre de la coopération bilatérale”, regrette-t-elle.

Présence mondiale, impact local

Comme les membres de la diaspora vivent à l’étranger, ils risquent d’oublier les réalités du terrain. C’est précisément à cet égard que les organisations issues de la diaspora peuvent jouer un rôle majeur, dit Stéphanie Mbanzendore, car elles sont le chaînon manquant entre les acteurs dans les pays d’Afrique et le reste du monde.

Selon Mme Mbanzendore, les organisations de la diaspora africaine restent constamment informées “grâce aux relations de coopération établies avec les organisations présentes sur le terrain.” C’est essentiel pour la BWPD, qui met en œuvre au Burundi divers projets dirigés par des personnes de la diaspora, dont le projet “Social Harmony” (« Harmonie sociale »), qui a permis de créer des “comités pour la paix” pour régler les conflits dans les communautés et a organisé des visites pour les anciens réfugiés. Dans la province burundaise de Kirundo, les promoteurs de ce projet ont organisé des campagnes de sensibilisation pour inciter les femmes à se présenter aux scrutins électoraux et à voter, ont fourni des moulins à des groupes de femmes et ont formé les enseignants locaux. Leur plus grand accomplissement est la salle polyvalente de la ville de Kirundo, à la fois lieu de conférence, bibliothèque et cinéma, qui sert de point de ralliement aux habitants des provinces du nord du Burundi.

 

La BWPD n’est qu’un exemple parmi tant d’autres d’organisations féminines issues de la diaspora qui font réellement la différence dans leur communauté d’origine. Comment faire en sorte que la coopération au développement inspire de nombreux autres exemples de ce type ?

“Nous aimerions que l’expertise des émigrants soit prise au sérieux et soit mieux exploitée, souligne reconnaît Stéphanie Mbanzendore. Nous aimerions que les donateurs et les décideurs nous consultent avant d’agir, car leur argent est souvent mal utilisé. C’est même la raison pour laquelle l’aide au développement n’a pas encore réussi à améliorer les conditions de vie en Afrique et a même eu l’effet inverse.”

 

Dans les arcanes de l’aide internationale au développement, ce sont parfois les projets de petite envergure dirigés par la diaspora qui ont l’impact le plus fort, le plus sensible et le plus direct sur la vie des pauvres, affirme Mme Mbanzendore.

C’est pourquoi il est “urgent de revoir” les systèmes actuels de financement et pourquoi “il faut adapter les projets si les institutions financières veulent réellement améliorer les conditions de vie des Africains”, ajoute-t-elle.

 

Pour plus d’informations, il convient de consulter le site www.burundesevrouwenvoorvrede.nl[en néerlandais].

 

Okechukwu Romano Umelo



19/09/2011
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