Unité Centrale de la Diaspora Rdc

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PISTE D'INTEGRATION DE LA JEUNESSE DE L'IMMIGRATION

PISTE D’INTEGRATION DE LA JEUNESSE DE L’IMMIGRATION Par Clément Tshamala Mulenda
           

I. ORIGINE DE L’EMMIGRATION.

 

Pour mieux comprendre les problèmes liés à l’intégration des jeunes de la diaspora africaine, il faut, à mon humble avis, comprendre l’origine et l’évolution du mouvement migratoire. Ici, je me limiterai à la migration des africaines du sud du Sahara, plus spécialement des congolais, dont les causes, sont totalement différentes des celles qui ont fait venir les maghrébins. Contrairement aux premiers, les maghrébins ont été invités, à travers leurs gouvernements, à venir aider les européens à reconstruire leurs pays dévastés par la deuxième guerre mondiale.

A. Différents mouvements migratoires des congolais vers l’Occident.

 

a) Avant 1960. Les mouvements des personnes étaient très réduits et très contrôlés par l’administration coloniale. Chaque déplacement devait faire l’objet d’une demande d’autorisation, avec l’obligation de se présenter au service de l’Etat civil du secteur ou de district d’accueil dans les 48 heures. Donc, cette contrainte, ajoutée au difficile moyen de transport obligeait les indigènes à la sédentarisation. Le voyage vers la Belgique, à part quelques exceptions, n’a été possible qu’à l’avènement de l’exposition de 1958, où quelques jeunes privilégiés ont pu venir en Belgique. Avec eux, quelques couples « d‘indigènes » dont l’histoire raconte qu’ils ont été exposés comme des bêtes pour le grand plaisir des visiteurs.

 

b) De 1960 à 1970, le développement de l’enseignement au Congo et le désir de former les cadres supérieurs dans différents domaines ont fait que des étudiants bénéficient de bourses d’études octroyés par les pays amis du Congo, dont la Belgique, et le Gouvernement congolais. Cette sortie massive des étudiants a contribué à la constitution d’une véritable diaspora, mais une diaspora qui était instable à cause du fait que tous ceux qui terminaient leurs formations rentraient au pays. Sauf quelques rares cas des personnes qui, pour la plupart, s’intéressaient à la politique, et par conséquent, ne pouvaient s’hasarder à rentrer au Congo sans se voir obligés de rendre des comptes au pouvoir en place.

 

 

c) De 1970 à 1985, le mouvement des étudiants boursiers s’est intensifié et parallèlement à cette évolution, les rangs des opposants se sont allongés aussi, et ce, à cause de l’aggravation de la dérive dictatoriale du pouvoir à Kinshasa. Les hommes politiques actifs et cadres de haut niveau, fuyant la chasse à l’homme, commencent à quitter le pouvoir et le pays pour venir gonfler les rangs de l’opposition en Europe. Le doute s’installe dans les esprits de tout le monde, les étudiants compris. La brouille entre la Belgique et le pouvoir de Mobutu de fin des années 80 n’a fait qu’en ajouter. Mobutu demande à tous les étudiants congolais en Belgique de rentrer au Congo afin de tout couper entre le Zaïre et la Belgique. Encouragé par le gouvernement belge, aucun étudiant n’a obtempéré aux ordres du dictateur. Le retour des étudiants au Zaïre après leurs études devient problématique. Sur place au Congo, la situation ne cesse de se dégrader. Les manifestations contre la dictature sont réprimées dans le sang, la chasse à l’homme s’intensifie et met des centaines voir des milliers d’opposants des différentes couches sociales sur le chemin de l’exile.

 

d) De 1985 à 1990. La diaspora congolaise se diversifie et devient de plus en plus importante. Elle est composée d’ex-étudiants diplômés de haut niveau pour la plupart, des ex-militaires tous opposants au régime de Kinshasa.

 

B. CARACTERISTIQUES DES TOUS CES MOUVEMENTS

 

Jusqu’en 1985, même les rares hommes politiques qui avaient déjà des biens immobiliers ici, tous les congolais rentraient au Congo une fois leurs missions ou études terminées. Les voyages étaient de courtes durées ou de durée nécessaire pour parachever les études.

La jeunesse dont nous parlons en ce jour est issue de cette première génération des congolais. Ils sont pour la plupart arrivés très jeunes ici et ont, presque tous fait leurs études primaires ici. Sous l’impulsion de leurs parents, conscients de la détérioration de la situation au Congo, ces jeunes gens ne devaient que réussir dans leurs études. Est-ce bien le cas ?

II. LA JEUNESSE DE LA DIASPORA AFRICAINE.

Comme nous venons de le dire ci-haut, la jeunesse qui est l’objet de notre rencontre d’aujourd’hui, constitue la deuxième génération de la diaspora africaine. L’évolution de l’immigration, telle que nous venons de la décrire pour les congolais, est curieusement très proche de celle des autres pays africains au sud du Sahara.

Ces jeunes gens sont presque tous devenus belges et, par conséquent, doivent s’intégrer dans la société d’accueil, souhait manifesté par l’administration en vu de créer l’harmonie dans la société. Cette intégration passe nécessairement par la maîtrise de la langue, l’éducation et l’enseignement en vue d’une participation active à la vie communautaire. Qu’en est-il en ce jour ?

 

III. CONSTAT DU JOURNAL « LE SOIR » CITE PAR BELGA : Dont le titre :

Les élèves immigrés sont à la traîne (27/04/2009)

 

Le niveau scolaire des élèves issus de l'immigration est nettement moins bon que celui des autochtones et ce, tant en Communauté française qu'en Flandre. La tendance est de plus davantage marquée en Belgique qu'ailleurs, rapporte lundi Le Soir. Le journal a pu prendre connaissance d'une étude des sociologues de l'ULB qui ont travaillé sous l'égide de la Fondation Roi Baudouin. L'étude se fonde sur les résultats de la dernière enquête (2006) Pisa de l'OCDE qui mesure certaines performances scolaires des élèves de 15 ans dans 57 pays.

"Aucun autre pays industrialisé ne présente un fossé aussi grand entre les élèves issus de l'immigration et les autres, et les résultats obtenus par les élèves d'origine étrangère sont parmi les plus faibles du monde développé", selon l'étude.

En mathématiques, les jeunes francophones obtiennent un résultat de 510 points aux tests Pisa (dont la moyenne est 500) mais les jeunes d'origine immigrée n'obtiennent que 444 (2e génération) et 406 (primo-arrivants), ce qui est catastrophique, selon les chercheurs. Par ailleurs, pour les mathématiques, 18% des élèves autochtones, 36% des immigrés de 2e génération et 53% des primo-arrivants n'atteignent pas un niveau 2 sur l'échelle Pisa allant de 0 à 6, niveau 2 considéré comme le seuil minimal de compétences requis pour s'insérer dans la vie professionnelle.

Parmi les causes de cette situation, les sociologues pointent la langue parlée à la maison (surtout en Flandre) et le niveau socio-économique des parents. Plus celui-ci augmente, plus les résultats des élèves sont bons, or les immigrés appartiennent plus souvent aux classes sociales moins aisées. Enfin, au niveau institutionnel, la Belgique connaît une ségrégation scolaire extrêmement marquée, tant au niveau francophone que néerlandophone, constatent encore les chercheurs. (belga) 27/04/09 07h01.

 

IV. QUELLES EN SONT LES RAISONS ?

 

Normalement je devais m’arrêter ici pour que seuls les jeunes répondent à cette question. Pourquoi ça ne marche pas ? Mais en tant que parent moi-même et ayant suivi l’évolution de cette tranche de notre diaspora, vue que certaines causes sont relevés sous le point précédent, je peux avancer quelques raisons, selon mon expérience personnelle.

 

A) Maîtrise de la langue d’enseignement

Il m’est arrivé de lire dans les rapports des enfants cette remarque: l’enfant ne maîtrise pas la langue (le néerlandais). Ce qui n’est pas faux au début surtout pour les enfants que le soir appelle les primo-arrivants, cela peut avoir un impact négatif sur l’évolution de l’enfant. Mais cela ne traîne pas longtemps, les enfants arrivent quand même à combler ce déficit en peu de temps.

B) Manque de modèle

Les enfants voient devant eux leurs propres parents et amis de ceux-ci qui, pour la plupart d’entre eux, sont des diplômés de haut niveau, mais sans travail. D’où la difficulté pour les enfants d’associer le diplôme au bonheur. Comme conséquence, pas des hautes études pour n’avoir rien à la fin !! Cela est parfois suggéré et encouragé par certains instituteurs. L’orientation vers les études professionnelles est vite proposée comme la seule chance pour l’enfant.

 

C) Découragement suite à la stigmatisation. (profiteurs)

Comme nous l’avons vu, le point de départ des mouvements migratoires est l’irresponsabilité des gens au pouvoir en Afrique. La dictature pousse les opposants sur le chemin de l’exile, s’empêtre dans la mauvaise gouvernance avec son lot de corollaires, la destruction du tissu économique et des différents secteurs vitaux de l’Etat. Malheureusement, seule la dimension économique de cette destruction de l’Etat est retenue pour qualifier le mouvement migratoire des africains vers l’Occident. Réfugiés économiques. D’où tous les discours que l’on entend sur « «la misère du monde », comme si l’on était adepte d’un monde de chacun « chez soi », donc de l’ « anti-mondialisation » sans le dire clairement. Confrontés à cette stigmatisation perpétuellement, les jeunes peuvent se poser des questions auxquelles ils n’ont pas toujours des réponses, et ceci peut fortement affecter leur mental.

D) LE MAUVAIS CHOIX DE SES AMIS ET LA MAUVAISE INTERPRETATION DES LOIS SUR LES JEUNES

La notion de la liberté à la majorité est très mal assimilée par nos enfants, encore une fois, encouragés par leurs maîtres. A 18 ans, les enfants se disent libres de tout, sans compte à rendre aux parents, et c’est là que ça dérape souvent.

En conclusion, avant tout débat avec les jeunes sur ce sujet, je voudrais que les concernés, donc les jeunes, nous répondent à cette question que nous posons, à savoir:

 

 Pourquoi ça ne marche pas ? d’après eux. Pourquoi ?

 

Je propose que ce sujet soit débattu avec les premiers concernés, donc, nos enfants.



19/09/2011
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