La campagne électorale commence, en principe, le 28 octobre prochain. Mais, déjà, les évolués catholiques s’inquiètent de l’issue des scrutins de novembre prochain. De ce fait, ils multiplient des appels à l’apaisement et surtout à la retenue.
Les incidents de violence, début septembre, à Kinshasa et Mbuji-Mayi, leur ont donné prétexte pour multiplier les appels en direction des acteurs politiques. A la suite de ces incidents - saccage des sièges national de l’UDPS+ et interfédéral du PPRD, l’incendie des installations de la chaîne de radio et télévision privée RLTV -susceptibles de perturber inutilement la paix sociale et le processus électoral, les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) avaient lancé, le 9 septembre, un appel à la paix face aux violences en cette période électorale. Et depuis, ils exhortent les fidèles et surtout les acteurs politiques à faire preuve de calme et de paix.
« Deux mois avant la tenue des élections, le pays vient de connaître des actions de violence: destructions des infrastructures et mort d’hommes », a déclaré l’abbé Nshole, prêtre du diocèse d’Inongo, porte-parole et secrétaire général adjoint de la CENCO. Dans leur message de février dernier, et plus récemment avec les autres confessions religieuses, les évêques catholiques n’ont cessé de plaider pour les élections apaisées dans notre pays : « En tant que pasteurs, nous avions attiré l’attention de la nation entière sur le fait que les élections sont pour construire un Etat démocratique. Malgré cela, on ne tire pas des leçons sur la violence vécue en Afrique. L’accession au pouvoir ne peut se faire par la violence car l’ami de la violence, le seigneur Dieu le haït ».
Eviter l’escalade
Aux acteurs politiques, les évêques demandent de s’abstenir de la violence et de proposer les projets de société pour promouvoir la R-dC : « Soyez des encadreurs de l’éducation civique de vos militants ». Les évêques rappellent que ce qui a été détruit dans le passé, a causé beaucoup de tort à la nation et la population en a été victime : « Vous les jeunes, espoir de notre avenir, le bonheur est encore possible ici.
Sachez discerner ce qu’il est bien, ce qui contribue à un Congo prospère. ». Au gouvernement, les prélats catholiques demandent de prendre « des dispositions pour garantir les élections en sorte qu’elles soient réellement libres, transparentes, démocratiques et apaisées ». L’archevêque de Kinshasa, cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, avait fait, le 7 septembre 2011, au Centre pastoral Lindonge à Limeté, une déclaration qui sonne comme aussi une interpellation de la classe politique : « Ces derniers jours, notamment ce lundi 5 septembre 2011, se sont déroulés des événements susceptibles de perturber inutilement la paix sociale et le processus électoral que tout le monde souhaite démocratique, transparent et apaisé. En effet, des militants de certains partis politiques ont mis le feu aux sièges d’autres partis et à celui d’une radio locale.
Il ne fait pas de doute que ce sont le des actes capables de provoquer l’escalade dans le pays et de détourner l’attention des citoyens de vrais problèmes qui attendent des solutions rapides. Voilà pourquoi nous condamnons vigoureusement de tels actes », pose le cardinal Monsengwo. Et de poursuivre : « Nous invitons les uns et les autres, de même que les forces de l’ordre, à garder le sang-froid, à éviter des provocations inutiles et à faire preuve de calme et de retenue ». Pour lui, « les élections ne sont pas une rixe ni une guerre dont il faut affûter les armes, mais une opération citoyenne, où les nationaux choisissent leurs mandataires sur la base d’un programme, qui soit de nature à relever et à développer le pays ». Pour l’archevêque de Kinshasa qui connaît bien la classe politique r-dcongolaise pour avoir présidé la Conférence nationale souveraine (CNS) au début des années 90, il n’y a pas lieu de se battre pour ça.
Aux uns et aux autres, il demande de faire preuve de patriotisme qui devra caractériser les compatriotes r-dcongolais. Par ailleurs, il en appelle à la conscience des partis politiques de manifester sur la voie publique dans le respect de la Constitution et des lois de la République : « Vous êtes tenus de se passer des injures et autres menaces afin de préserver la paix sociale. Nous demandons donc à chacun de prendre responsabilités. Que celui qui est animé de mauvaises intentions, s’abstienne pour ne pas semer le désordre.
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