Le général mutin Bosco Ntaganda et ses hommes, en fuite depuis plusieurs jours, ont échangé des tirs « nourris » avec l’armée dans la nuit de lundi à mardi et se dirigent vers le parc national des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source militaire.

« Nous avons commencé les combats la nuit (22h00 GMT). Le général Bosco était dans les rangs » des mutins, a déclaré à l’AFP un capitaine de l’armée, lui même ex-membre de l’ancienne rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont sont issus les mutins et dont le général Ntaganda était chef d’état-major.

« Après quatre heures d’échanges de tirs nourris à Kibumba », une localité à la frontière des territoires de Nyiaragongo et Rutshuru, dans la province instable du Nord-Kivu (est), « nous avons été appuyés par des tirs à l’arme lourde », a précisé le capitaine.

« Les mutins se sont dispersés. Ils sont partis dans les forêts derrière Kibumba, qu’ils ont traversé cette nuit », a affirmé le militaire, précisant qu’ils étaient « nombreux » et se dirigeaient vers le parc des virunga, à la frontière avec le Rwanda et classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Il affirme que la population a « paniqué » en voyant mardi matin le général Ntaganda et ses hommes, et qu’elle a fuit Kibumba pour Goma, la capitale du Nord-Kivu distante de 30 km.

« Je regrette que le général ne veuille pas se rendre, ainsi que d’autres colonels », a-t-il dit. Le colonel Magenga, ex-adjoint de Ntaganda dans le CNDP, a notamment déserté dans la nuit de jeudi à Goma.

Dans la nuit de vendredi, les Forces armées « FARDC) ont suspendu leurs attaques dans le Nord-Kivu, affirmant que la situation était « maîtrisée » dans le Masisi et le Rutshuru. Elle a aussi laissé, un ultimatum de cinq jours aux mutins pour se rendre.

Le parti politique CNDP, né des accords de paix de 2009 entre le gouvernement et les ex-CNDP, a salué mardi dans un communiqué la suspension des opérations et a appelé  « les FARDC et leurs éléments mutins à maintenir cette trêve et (...) à privilégier le dialogue au détriment des armes qui tuent, détruisent et provoquent des déplacements massifs » de populations.

« Nous sommes des militaires : le délai passé, si les mutins ne se rendent pas, nous allons poursuivre les opérations contre eux », avait prévenu le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole militaire pour les provinces des Nord et Sud Kivu (est).

Surnommé « Terminator », le général Ntaganda est visé depuis 2006 par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour enrôlement d’enfants quand il était dans une milice au début des années 2000.

Le gouvernement a toujours refusé de l’arrêter, estimant que la paix prévalait sur la justice, mais il l’a jugé « responsable » des combats et souhaite le faire comparaître devant des « juridictions congolaises ». L’ex-CNDP a été intégré dans l’armée après les accords de paix de 2009.

Le Général Bosco Ntaganda en cavale, 25 tonnes d’armes lourdes et légères abandonnées et récupérées par les FARDC dans sa ferme de Kirolirwe à Masisi au Nord-Kivu

Dans sa fuite vers les localités non encore  précises au Nord-Kivu, le Général Bosco Ntaganda, insoumis aux ordres de sa hiérarchie a abandonné derrière lui, environ 25 tonnes d’armes lourdes et légères.

Ces armes viennent d’être récupérées par les éléments des FARDC qui contrôlent à présent cette entité qui était sous commandement des mutins, il y a peu. L’échantillon de ces armes a été présenté au Gouverneur de province qui était en tournée de sensibilisation de la population  déplacées au retour dans  leurs localités.

Le Général Major, Gabriel Amisi  dit Tangofor, Commandant des forces terrestres a présenté officiellement ces armes au Gouverneur de province prenant en témoin la presse ,une façon particulière de démontrer les exploits des FARDC aux fins de mettre fin à l’indiscipline qu’affichaient quelques éléments FARDC, fidèles au Général Bosco Ntaganda, recherché par la justice Congolaise.

Ces armes récupérée seront répertoriées par l’Etat Major de la huitième région militaire, comme l’a signifié le porte parole des opérations militaires, le colonel EKENGE, sur place dans le fief de Bosco Ntaganda.

Cet exploit intervient au cours de la période ultimatum de cinq jours accordée aux soldats mutins aux fins de revenir à la raison, et de se rendre aux FARDC.

Pendant ce temps, le Gouverneur de province  effectuait une ronde dans les localités ou les combats se sont déroulés entre les forces loyalistes et les mutins fideles à Bosco Ntaganda.

Occasion pour lui, d’écouter les doléances des populations dont l’essentiel est le retour à la paix et que la sécurité soit garantie.

Dans presque cinq cités populaires à Masisi : SAKE, KIBATI, KIROLIRWE, BURUNGU et KITCHANGA, Julien PALUKU appelle la population à éviter les messages d’exclusion qui ont déchiré notre région, il ya presque une décennie.

Sa tournée dans les fins fonds de Masisi est une réponse à l’exhortation que lui avaient présentée les compatriotes qui ont trouvé asile au Rwanda voisin. L’assurance garantie au retour de la paix  dans leur village.

Interrogé sur place, en territoire de Masisi, la population demande à l’autorité provinciale de s’investir dans le retour des leurs frères et sœurs qui n’ont pas supporté les bruits de bottes et crépitements de bales.

Notons la présence de députés provinciaux et notables du territoire de Masisi dans cette tournée de ce mardi  8 mai en territoire de Masisi où la vie reprend.

Des Ong nationales et internationales réclament l’arrestation de Bosco Ntanganda

Cent quarante-deux Organisations congolaises et internationales de la société civile et des droits humains sollicitent l’intervention du Gouvernement américain pour l’arrestation de Bosco Ntangada. Le Gouvernement américain, insistent-ils dans une correspondance, doit prêter main forte à la RDC pour mettre hors d’état de nuire ce haut officier recherché par la CPI pour crimes et violences    contre les populations civiles à l’Est de la RDC.

En outre, ces structures invitent le gouvernement Rwandais à ne pas protéger le Général Bosco Ntangada. Le Rwanda, ont-ils déclaré avec la dernière énergie, doit lui refuser une quelconque asile. L’administration américaine doit apporter à la RDC son concours pour la réforme du secteur sécuritaire et, maintenir la paix à l’Est de la République. Sans ambages, ces ONG disent ne pas se décourager et garder fermement l’espoir que Bosco Ntanganda sera transféré à la CPI. Ce dernier, croient-ils dur comme le fer, n’échappera pas à la justice internationale. Notons que ce dernier    n’a jamais été inquiété par les instances judiciaires congolaises malgré les atteintes graves portées aux droits humains. Ce qui déclenche une grande peur dans le chef des populations civiles, ont-ils rappelé, au Gouvernement américain.

Bosco Ntangada est poursuivi par la justice internationale en vertu d’un mandat d’arrêt délivré par la CPI pour avoir recruté entre 2002 et 2003, les enfants de moins de 15 ans dans l’armée au Nord-Est de la RDC. Aussi, est-il accusé, d’être impliqué dans des violations graves contre l’humanité par la même juridiction.

Le Palmarès/NK/La Prospérité