L’opposant Etienne Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) s’est déclaré prêt à accepter « démocratiquement » le résultat des urnes s’il venait à perdre l’élection présidentielle, après avoir accompli son vote lundi au centre de l’Institut Lumumba, dans la commune de Limete, à Kinshasa. Un acteur politique congolais qui a requis l’anonymat a estimé, en réponse à une question de l’ACP, que c’était là une évolution positive sur la scène politique congolaise, pourvu que la nouvelle attitude du leader de l’UDPS soit « franche et intériorisée par tous les militants, partisans et sympathisants » de son parti. Six autres candidats à la présidentielle, accompagnés de leurs épouses et des proches, ont aussi accompli leur devoir civique dans différentes centres de vote de Kinshasa, notamment Joseph Kabila Kabange, Francois Nicéphore Kakese, Vital Kamerhe, Mobutu Nzanga et Léon Kengo wa Dondo, appelant les acteurs politiques au sens de l’Etat pour le triomphe de la démocratie en République Démocratique du Congo. 

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) est globalement satisfaite du déroulement du scrutin dans l’ensemble du pays. Son vice-président Victor N’Djoli s’est déclaré fier que son institution ait pu relever le défi de l’organisation des ces élections dans le délai prévu et dans de bonnes conditions, déplorant néanmoins quelques difficultés et incidents rencontrés pendant le déroulement des opérations de vote lundi. Parmi les incidents, on relève l’attaque de quelques bureaux de vote par des hommes armés en civil à Lubumbashi (Katanga-sud est de la RDC), l’incendie de deux camionnettes de la CENI chargées de bulletins de vote dans la même ville katangaise et à Kananga (Kasaï Occidental -centre du pays) ainsi que l’attaque à Mbandaka (Equateur- nord-ouest) d’un bureau de vote au moment des opérations de dépouillement. 

On signale également le déploiement tardif du matériel de vote dans certains territoires comme celui de Bongandanga à l’Equateur, suite aux difficultés d’accès, ainsi que des mouvements de désordre déclarés dans quelques coins du pays, notamment à Kananga, consécutifs à des informations non encore confirmées de tentatives de fraude et qui ont conduit à l’incendie des bulletins de vote. Suite à ces incidents et difficultés, la CENI, qui tient à la transparence du processus, a pris de nouvelles dispositions pour que les opérations de vote se déroulent mardi dans les différents points où le scrutin a été perturbé d’une manière ou d’une autre, promettant de sanctionner ou de déférer devant la justice toute personne que des preuves tangibles auront pointée comme réellement impliquée dans une tentative de fraude. 

Onze (11) candidats à la présidentielle contre 33 en 2006 et plus de 18.300 aux législatives pour 500 sièges à pourvoir à la chambre basse du Parlement se sont présentés lundi aux suffrages du peuple. Le scrutin s’est déroulé dans 63.000 bureaux de vote, sous le contrôle des témoins des partis politiques et des candidats, des observateurs nationaux et internationaux ainsi que des journalistes. A l’issue du scrutin, chaque bureau de vote devait procéder immédiatement, devant les témoins et les observateurs, au dépouillement des bulletins, en dresser les procès verbaux que ces derniers devaient signer et afficher les résultats sur le lieu, avant de faire acheminer les plis au centre de compilation, rappelle-t-on. Les résultats définitifs ne seront connus que le 6 décembre 2011 pour la présidentielle et plus tard pour les législatives.

ACP

 

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