« Il n’y a jamais eu tentative d’empêcher mon avion. Donc pour moi il n’y a rien », a affirmé M. Tshisekedi sur les antennes de RFI dimanche 6 décembre.

Point n’est besoin de rappeler que L’UDPS, par la voix de son secrétaire général, M. Jacquemain Shabani, avait confirmé le dépôt en bonne et due forme auprès de l’Autorité de l’Aviation Civile, depuis près de deux semaines, du dossier contenant la demande d’atterrissage des avions pour lesquels le leader de l’UDPS a passé un contrat de location à la firme  « Aéronautic Solution » basée en Afrique du Sud et autres formalités administratives exigibles en matière de transport aérien en RDC.

Devant ce que son parti a considéré comme de la mauvaise foi manifeste, le patron de l’exécutif de l’UDPS avait donné un ultimatum de 24 heures à l’Autorité de l’aviation civile pour « libérer » le dossier des autorisations d’atterrissage introduit auprès d’elle.

Annonçant que son parti « en a assez de recevoir des coups », M. Shabani indiquera que l’UDPS allait prendre ses responsabilités si la fameuse autorisation ne leur était pas accordée.

Réagissant à ce fatwa de l’UDPS, le directeur général de l’Autorité de l’aviation civile, Richard Nyanguile plaidera non coupable. « L’Autorité de l’aviation civile n’a reçu aucune demande que ce soit de survol, de l’atterrissage ou encore d’importation émanant de l’UDPS », soutiendra M. Nyanguile sans convaincre les ouailles de Tshisekedi d’autant qu’un allié de ce dernier, Eugène Diomi Ndongala, affirmait détenir les preuves de cette demande déposée auprès de l’Autorité de l’aviation civile. Par ailleurs, à la 10ème rue Limeté, certaines voix disaient tout haut que des interférences politiques avaient surgi dans ce dossier de la délivrance des autorisations dans le but délibéré de bloquer un adversaire que l’on redoutait.

C’est dans ces entrefaites qu’interviendra M. Tshisekedi sur RFI. « Ceux qui aiment le Congo ont mis à ma disposition un jet, un DC3 et un hélicoptère. Au moment où nous parlons, ces appareils sont prêts à décoller » indiquera-t-il. Et d’ajouter, «  Je ne crois pas Kabila capable d’empêcher mon avion d’atterrir. Il ne peut pas oser m’interdire d’atterrir sur le sol de mes ancêtres ».

Etienne Tshisekedi met toute cette agitation sur le compte de fausses nouvelles. Selon lui en effet, «  Il y a eu des bobards. C’est comme ça que l’UDPS est habituée à réagir immédiatement à la provocation. Nous ne supportons pas les provocations ».

Le feuilleton des avions loués par Etienne Tshisekedi a eu le mérite d’éclairer l’opinion sur le déficit de communication qui règne au sein même de l’UDPS et ses alliés. Etienne Tshisekedi le reconnaît sous forme de mea culpa : « S’ils m’avaient consulté, j’allais leur dire qu’il n’en est rien. Il n’y a jamais eu tentative d’empêcher mon avion. Donc pour moi, il n’y a  rien. »

L’on peut s’imaginer ce qui allait arriver si Tshisekedi n’avait pas mis fin à la polémique qui prenait des proportions inquiétantes. L’UDPS ayant annoncé qu’il en avait assez de recevoir des coups, sa machine à contestation allait passer à la vitesse de croisière cassant et emportant tout. C’est tout un processus électoral difficilement conduit qui allait être compromis pour des bobards.

Théodore Ngangu/MMC


(TN/Yes)