COHESION NATIONALE;UDPS PERSISTE ET SIGNE PAS QUESTION!
Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, le Lider maximo de l’Udps, est intervenu hier en Afrique du Sud où il est arrivé mercredi dernier, au forum dont le thème est le rôle des armées africaines et l’ère de la démocratie. L’homme a quitté la RDC à un moment critique où ce pays fait face à une nouvelle menace de partition, toujours par l’Est, avec la guerre du M23.
La parade réside dans une vaste mobilisation générale de toutes les forces vives de la RDC agissant comme un seul homme dans une cohésion nationale. Or celle-ci a été rompue lors de la crise postélectorale dont Tshisekedi Wa Mulumba était justement l’un des acteurs principaux.
Dans la recherche de la cohésion nationale, le Président Joseph Kabila a lancé l’idée d’un Dialogue national au cours duquel les Congolais de toutes parts se retrouveraient pour réfléchir sur les raisons profondes de ces crises militaro-politiques à répétition dans l’Est de leur pays et surtout trouver des pistes d’une paix durable.
Pourtant Tshisekedi Wa Mulumba ignore superbement ce Dialogue et ne veut même pas en entendre parler estimant que si Dialogue il y a, c’est uniquement pour débattre d’un seul point qui est la vérité des urnes. Cette position tranchée indique-t-elle que l’Udps sera parmi les absents à ce rendez-vous? Pas forcément. Car la politique est l’art des concessions qui fait que les uns et les autres finissent toujours par mettre de l’eau dans leur vin pour arriver à des convergences.
C’est là que le lider Maximo est interpellé pour arrondir les angles dans sa perception du Dialogue national, avec tout ce qu’il détient comme expérience politique, il est un baobab vivant. Dans certains milieux, on s’imagine mal un tel forum national boycotté par Tshisekedi.
POIDS LOURDS
Les défenseurs de cette thèse ont pleinement raison dans la mesure où le leader de l’Udps représente à lui tout seule une frange importante des populations congolaises. Il est superfétatoire de discuter sur cette réalité. En prenant par exemple les résultats de la CENI que lui-même a contestés mais où il a obtenu 32,22% des voix, c’est énorme et c’est la preuve rien que par ce chiffre que Tshisekedi pèse sociologiquement.
De ce fait le leader charismatique de l’Udps constitue un élément incontournable pour la cohésion nationale tant recherchée par Joseph Kabila afin de créer une sorte d’union sacrée contre les puissances de la haute finance internationale qui tiennent à faire main basse sur le Kivu en vue de l’exploitation illégale de ses richesses par de groupes armés nationaux et étrangers interposés. Ceux-ci sont, chaque jour qui passe, ravitaillés à souhait en armement conséquent.
C’est dans cette optique qu’en ce moment où il est réclamé au Dialogue, le leader de l’UDPS pouvait choisir cette opportunité pour contredire ceux qui pensent à tort qu’il n’est pas un homme de paix. Par patriotisme, Tshisekedi qui s’est battu pour l’intégrité territoriale ne peut manquer d’aller renforcer la cohésion nationale en mettant entre parenthèses son combat actuel pour la vérité des urnes. Ce serait un geste d’apaisement et de haute portée politique qui lui vaudra un chapeau bas dans tous les milieux y compris la Communauté internationale.
Au fait le combat pour la vérité des urnes est née de la confusion électorale de novembre 2011 avec des graves irrégularités que tout le monde avait décriées y compris le Président Kabila lui-même. Alors que les menaces de balkanisation contre la RDC existent bien avant ces élections controversées. Par exemple avec le CNDP de Laurent Nkunda en 2008, 3 ans avant les élections, qui a occupé le Nord-Kivu et qui a permis l’exploitation par les multinationales qui opérant en zones de conflit. Tshisekedi Wa Mulumba ne peut accepter cet état des faits qui s’étaient déjà reproduits auparavant avec d’autres rébellions toujours made in Kigali comme le RCD-Goma.
Contrairement à une idée largement répandue, le chef de l’Udps est un homme de dialogue. Voici comment: il l’a démontré tout au long de la longue période de démocratisation sous le Maréchal Mobutu, qu’il a combattu politiquement mais avec qui il se retrouvait toujours autour d’une même table pour négocier bien qu’il ne reconnaissait pas son pouvoir. C’est là le dialogue.
C’est là aussi les qualités d’un homme d’Etat qui est constamment à l’écoute des autres. Malgré qu’épisodiquement le Maréchal Mobutu a fait table rase sur le compromis négocié avec Tshisekedi ou son camp comme à la Conférence nationale souveraine (CNS), ou aux négociations du Palais du Peuple, quand il s’est retrouvé à l’article de la mort après son opération en octobre 1996, le Lider Maximo de l’Udps était le seul homme politique à aller lui rendre visite, dans sa convalescence à Cap Martin, sur la Côte d’Azur non loin de Nice. Dialogue? Certainement.
C’est ce dépassement de soi qui est attendu du leader charismatique de l’Udps en rapport avec le Dialogue national en gestation. Ce serait un geste de nature à apporter la détente dans une atmosphère politique rendue délétère par la guerre du M23 que Tshisekedi ne peut tolérer au risque d’être en inadéquation avec ces Congolais meurtris à l’Est dont les pans non négligeables se reconnaissent en lui. Kandolo M.