Arrivé le jeudi 10 novembre à Kisangani en pleine nuit (!) – pour être précis à 21h00 (heure de Kinshasa) - le lider maximo tient son premier meeting de campagne ce vendredi 11 novembre 2011 Place de la Poste. 

Selon Rfi, dans son journal de 4h 30 (heure de Kinshasa), le président de l’Udps justifie ses propos du dimanche 6 novembre dernier par ce qu’il pense être une réponse du berger à la bergère : « terroriser ceux qui terrorisent le peuple », dit-il... 
 
Partant, il cloue le bec à ceux de son camp qui, depuis, tentent désespérément de soutenir le contraire. Cas des animateurs de la DTP qui, le même jeudi, ont estimé que les propos du candidat n°11 ont été mal interprétés ! 

Pourtant, le président de l’Udps – comme relevé dans la dernière analyse intitulée « Tshisekedi a peur de voir son incompétence étalée au grand jour » - est dans son registre favori. 

Celui, pour rappel, consistant depuis le 24 avril 1990 « à créer des incidents dès que ses chances de prendre le pouvoir sont réunies, à en créer lorsqu’il est en fonction (comme pour se faire virer), et à en créer encore une fois défenestré (pour qu’il poursuive son combat en tant qu’Opposant) ».

Par rapport à « la réponse à la bergère », les observateurs de la scène politique congolaise de ces vingt dernières années savent qu’il n’y a rien de nouveau sous les cieux. En septembre 1991, en réaction au premier pillage qui déboucha sur sa désignation au poste de Premier ministre (via les Accords du Palais de Marbre I), son parti avait soutenu ce crime économique et social en déclarant : « Mobutu avait pillé le peuple ; maintenant c'est le tour du peuple de piller Mobutu ». 

Vingt et un ans après, c’est le peuple qui continue de souffrir de ce pillage et également de celui de 1993, puisque le climat des affaires avait été sérieusement perturbé, accentuant par effet d’entraînement le chômage que l’Opposition tshisekediste veut imputer à Joseph Kabila ! 
 
Nouvel épisode
 
Pour revenir à l’affaire de l’avion, l’analyse dont question donne comme dernière preuve en date de l’incompétence du lider maximo « cette fameuse affaire d’avion affrété non pas avant, mais pendant la campagne électorale ». 

Nous avons ajouté, parlant justement d’Etienne Tshisekedi : « Pourtant, il s’est annoncé candidat à la présidentielle en septembre  2010. Et son parti l’a investi au cours de son congrès organisé voici plus de huit mois. Ce qui veut dire qu’il a eu tout le temps matériel de s’organiser ». 

En déduction, nous avons relevé qu’à partir du moment où « Jacquemin Shabani signale que le matériel de campagne se trouve dans cet aéronef, cela veut dire que le dispatching pourrait se terminer à dix jours de la clôture de la campagne électorale. 

C’est déjà révélateur que jusqu’à présent,  les combattants ne voient rien de convaincant comme panneau, comme calicot, comme affichette, et surtout comme programme de gouvernement imprimé ».

Maintenant qu’il est de notoriété publique que le lider maximo a atterri à Kisangani avec un jet de 7 places, on est en droit de se demander comment un si tout petit appareil peut transporter le matériel de campagne destiné à toutes les 11 provinces du pays ! 

Bien plus, pendant que l’attention de l’opinion était focalisée sur l’arrivée de cet aéronef à l’aéroport de Bangkoka, un nouvel épisode s’est produit le même jour au siège de l’Autorité de l’aviation civile à Kinshasa où, selon « Le Potentiel » dans son édition de ce vendredi 11 novembre 2011, Jacquemin Shabani  « est revenu, hier jeudi 10 novembre dans la matinée, auprès de l’administration de l’Autorité de l’aviation civile, AAC, pour solliciter l’annulation de la première autorisation ». 

Le journal poursuit : « Pour le mode d’opération, la demande de l’UDPS indique que l’aéronef fera une opération unique charter, avec comme point focal en RDC Me Jacquemain Shabani pour type d’avion à réaction, de 11 places et 3 membres d’équipage et immatriculé en Afrique du Sud. Et le motif invoqué pour introduire cette demande : permettre à Etienne Tshisekedi de battre campagne pour la présidentielle 2011. 

Mais ces éléments ne suffisaient pour que l’aéronef soit autorisé de survoler le territoire congolais. Au dossier devaient être versés un certificat de navigabilité, la licence radio et l’assurance de l’avion. A défaut de ces éléments au dossier, l’aéronef d’Etienne Tshisekedi ne serait pas autorisé de décoller de l’aéroport de Bangboka ( Kisanagni ). 

Eléments qui figuraient si heureusement au dossier UDPS. Et en vertu donc de la Convention de Chicago, l’AAC a émis la deuxième autorisation pour l’aéronef de type Grumman de la compagnie Allegencia Air South Africa. 

« Au moment où le directeur général de l’AAC s’entretenait avec la presse, Me Jacquemain Shabani et son compagnon ont surgi dans la salle de conférence, pour que leur soit remise, séance tenante, l’autorisation (la deuxième) afin que le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social décolle de l’Afrique du Sud. 

Dans le dialogue des sourds qui s’est installé entre les deux parties, le secrétaire général de l’UDPS a laissé entendre que le candidat Tshisekedi se trouvait déjà à l’aéroport de Johannesburg, n’attendant que cette autorisation pour joindre la ville de Kisangani en Province Orientale, où ses partisans l’attendent depuis quelques jours déjà ».
 
Un autre schéma
 
On comprend maintenant pourquoi Etienne Tshisekedi a débarqué de nuit à Kisangani ; le désordre provenant de son propre camp. Comme on peut bien s’en rendre compte, l’Udps – qui a consacré des mois et des mois à  faire pression sur la Céni pour exiger la transparence du processus électoral – n’a pas été transparente elle-même dans les préparatifs de sa campagne. 

On pourrait-même supposer qu’elle a entretenu l’agitation à l’extérieur pour cacher ses propres faiblesses à l’intérieur, aujourd’hui étalées au grand jour !
Comment peut-on confier la gestion de tout un Etat à un parti incapable de gérer une campagne électorale ?

Nous n’aurions finalement pas eu tort d’affirmer que ce parti, ou plutôt son président n’a jamais été prêt pour les élections ! Les faits autour de l’avion ou des avions affrétés prouvent, au contraire, que l’Udps ou Tshisekedi a un autre schéma : la fuite en avant sous prétexte de tricherie.

C’est, probablement, là la raison du refus de tous les autres candidats majeurs de l'Opposition de se désister en faveur du lider maximo, en plein « suicide » politique. Certains ont failli mourir avec lui sous la transition mobutienne (1990-1997). En chats échaudés, ils craignent à jamais l'eau froide... 
 
MMC