Kabila a le vent en poupe. Le président-candidat à sa propre succession bénéficie déjà parmi les RD-Congolais de 40% d’opinions positives, selon un sondage à paraître dans quelques jours. L’intéressé, après sa campagne, de séduction dans le Maniema, ne devrait qu’apprécier. Il devra surtout noter l’écart qui se creuse vis-à-vis de ses deux principaux challengers, notamment Vital Kamerhe et Etienne Tshisekedi, respectivement crédités de 22,9% et 20,5% à l’issue de la dernière enquête Les Points. Entre les trois, le rapport en était encore à 32,5% ; 122,9% ; 120,5%.
« A l’Est de la RD-Congo, le pro-josephisme est encore si fort que tous les adversaires de Kabila à la présidentielle de 28 novembre devront réfléchir par deux fois avant de lever l’option de se prendre ».
Le commentaire est d’un spécialiste en élections qui a suivi de près le séjour du candidat Kabila au Maniema et a parlé sous couvert de l’anonymat. Le commentateur précise qu’il s’agit là d’une mesure de popularité et non d’intentions de vote. Mais un sondage en gestation auquel Africa News a accédé va indiquer qu’il s’agit de deux à la fois. Kabila, qui n’a cessé de se présenter en homme qui a pu pacifier la RD-Congo, est en train de la reconstruire ambitionne de la moderniser et entend en faire un pays émergent, a véritablement pris une longueur d’avance.
Ce n’est pas seulement sa présence au Maniema qui marque mais la manière: comme à Kinshasa où il avait fait une sorte de répétition générale à Kingakati puis au palais de la Nation, les grands axes de son discours reposent sur la défense de son bilan notamment ce qui a marché, les ratées et les perspectives d’avenir. A Kindu donc, Joseph Kabila a commencé par faire le point de toutes les promesses tenues, notamment celles de moderniser une ville, chef-lieu d’une province, jusque un village sans route ni électricité, aujourd’hui en pleine réhabilitation. Ce sont des actions concrètes entend-on dire au sein de l’opinion.
Au moins, les bulldozers sont visibles dans la ville et ce qui n’était qu’un rêve est devenu réalité pour les habitants de Kindu. En effet, hormis ceux qui ont octroyé les camps de l’ex-KDL ou l’ex-SNCZ, les habitants de la ville n’avaient que rarement vu une lampe à néon ou une ampoule depuis l’époque coloniale. Kabila a fait presque le miracle. Puis, il a annoncé la construction d’un barrage dans les toutes prochaines années, pour résoudre définitivement la question de l’énergie électrique. Quoi de plus cohérent qu’un programme qui part de ce qui existe vers ce qui pourra être réalisé, avec un chronogramme et une vision claire.
Au zénith
Kabila a aussi engrangé des points à cause de sa manière de faire les choses. C’est le seul candidat qui s’est lancé dans la campagne en respectant l’éthique sociale. En aucun moment le numéro 3 n’a prononcé le nom d’un concurrent, ni pour le louer, moins encore pour le dénigrer. Au contraire, Kabila n’a parlé que de lui, de son programme, de son propre bilan et de ce qu’il compte réaliser dans les prochaines années, ou même dans quelques mois. Tenez, dès le mois de décembre 2011, annonce-t-il, commenceront les travaux de modernisation du stade Lumumba, au coeur de Kindu. Pendant ce temps, certains candidats concurrents passent leur temps à le vilipender en niant même les évidences. Les populations de l’Est, dont une grande partie a été pacifiée grâce aux efforts du président de la République, n’ont pas oublié d’où vient et où va la RD-Congo.
Et la situation est pareille dans la plupart des contrées du pays. Pour le prouver, après l’avoir annoncé, Kabila a fait le déplacement de Kasongo au volant de son 4x4. Dans les tout prochains jours, il fera certainement autant dans les bourgs du Katanga et des Kivu où les gouverneurs Moïse Katumbi, Julien Paluku et Marcellin Cisambo mouillent déjà la chemise en sa faveur. Les images retransmises sur les antennes des télévisions privées qui couvrent la campagne du candidat et de ses lieutenants sont des communications qui cassent l’image d’un président en rupture avec les populations de l’Est que d’aucuns ont voulu répandre dans l’opinion. Kabila profite aussi de sa situation par rapport aux candidats issus des oppositions pour se mettre seul au zénith. Pas surprenant qu’il prenne de l’avance.
Présent à la cérémonie de lancement, par le chef de l’Etat, de la campagne électorale à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, s’est entretenu avec la presse locale, peu après cette grande manifestation. Au cours de ce face à face avec les professionnels des médias, il a pratiquement relevé l’humilité avec laquelle le Raïs s’est adressé à la population du Maniema.
Ce qui importe, a souligné Evariste Boshab, c’est la réponse, mieux la réaction de la populations de cette province qui disait: « Toutes les paroles qui sortaient de la bouche du chef de l’Etat étaient comme une manne qui tombait du ciel. Et d’ajouter: « si vous n’étiez pas candidat, nous vous aurions forcé. Et donc, c’est parti pour nous ». A la presse, le président de l’Assemblée nationale a fait savoir qu’à travers cette solennité, il y a lieu de comprendre désormais qu’il n’y aura pas découplage. A ceux qui le souhaitent, le secrétaire général du PPRD a clairement dit : « Cela n’engage qu’eux-mêmes. Parce que notre candidat s’est engagé et a sollicité les suffrages de toute la population congolaise à partir de la villa de Kindu ».
Pour la Majorité présidentielle et pour le PPRD, particulièrement, en ce qui concerne la province du Maniema, a indiqué Evariste Boshab, tout est dit: « Plus de campagne dans la province du Maniema, parce que nous avons plébiscité le candidat Joseph Kabila à la magistrature suprême ». Il importe de signaler que le président de la Chambre est arrivé dimanche 30 octobre, dans la ville de Kindu peu avant le Président de la République. C’était juste pour accueillir le candidat à l’élection présidentielle n° 3 qu’est Joseph Kabila, à l’aéroport de Kindu avant de l’accompagner dans une longue marche à pieds en compagnie d’une foule immense qui n’arrêtait pas de scander 100% Joseph Kabila.
Sur la tribune, le chef de l’Etat qui a présenté sa candidature à la population du Maniema, a montré sa détermination à résoudre différents problèmes auxquels le Maniema fait face actuellement. Pour Evariste Boshab, le ton de la campagne est donné et la victoire est certaine pour Joseph Kabila. Dans son esprit, plus rien ne peut arrêter le train des élections. Selon le secrétaire général du PPRD, tout est mis en marche pour sillonner tout le pays pour louer le bilan du candidat n° 3.
AfricaNews/Forum des As