SITUATION A L’EST : DES TEMOIGNAGES QUI CONFIRMENT LE SOUTIEN DU RWANDA AU M23
SITUATION A L’EST : DES TEMOIGNAGES QUI CONFIRMENT LE SOUTIEN DU RWANDA AU M23
SITUATION A L’EST : DES TEMOIGNAGES QUI CONFIRMENT LE SOUTIEN DU RWANDA AU M23
Point n’est besoin de tergiverser sur l’implication du Rwanda dans l’initiative de la mutinerie que les FARDC sont en train de combattre depuis le début du mois de mai 2012 dans la province du Nord-Kivu. Des témoignages confirment en noir sur blanc de l’implication du Rwanda dans la situation sécuritaire de la RDC dans sa partie orientale.
Selon les enquêtes que mènent les Nations unies et le Gouvernement congolais, l’insurrection en cours dans cette partie du territoire congolais est soutenue en hommes et en armes par le Gouvernement rwandais. Vingt-quatre éléments sont hébergés dans le camp de la force de paix des Nations Unies, la Monusco, à Goma, Chef-lieu du Nord-Kivu, treize sont entre les mains de l’armée régulière (FARDC) et enfin quatorze autres, arrivés à la Monusco le 17 mai dernier, ont été reconduits en toute discrétion au Rwanda, a-t-on appris de sources dignes de foi.
Les éléments de ces enquêtes viennent de corroborer le rapport confidentiel de la Monusco qui faisait état de onze jeunes combattants rwandais dont un mineur qui avait déserté le M23. Ce rapport est tombé à la table de rédaction de la BBC, la radio britannique captée en RDC et fait la une des informations diffusées par ce média le lundi 28 mai 2012 à son édition matinale.
Les résultats de ces auditions ne laissent en effet plus de doute sur le caractère systématique du recrutement et de l’envoi des ressortissants rwandais vers la RDC où ils combattent l’armée régulière aux côtés des mutins. Les mêmes sources indiquent que ces combattants sont très jeunes, à peine âgés de vingt ans, de milieu rural défavorisé, recrutés pour la plupart dans les collines de Mundende à quelques kilomètres de la frontière congolaise.
Des jeunes gens recrutés par un Bouvier
Aux dires de ces jeunes rwandais, un bouvier (un gardien des vaches) d’une grande personnalité de l’armée rwandaise joue le rôle d’agent recruteur dans la région de Mundende. Il approche les jeunes désœuvrés des villages et leur dit qu’il y a de l’embauche dans l’armée rwandaise. Après avoir rassemblé suffisamment des volontaires, il organise lui-même le transport par autobus, et les recrues sont rassemblées à Kinigi, à l’entrée d’un parc naturel célèbre des gorilles.
Nous sommes dépouillés de tous les effets personnels, cartes d’identité, téléphones portables et argent liquide rwandais, rapporte un des combattants. De là, privés de toute identification, ils partent en colonnes à pied vers la forêt de Runyoni, après avoir subi une formation militaire sommaire ; et ils se retrouvent en territoire congolais. C’est en fuyant les bombardements que les jeunes recrues se rendent soit à la Monusco soit aux FARDC. L’on indique encore que beaucoup parmi ces jeunes ont réussi à rejoindre leurs villages, d’autres sont en train d’errer dans cette région forestière.
« Arrivés à Runyioni, nous avons vu des militaires blessés », a-t-il dit aux enquêteurs. « Nous avions peur, nous étions démoralisés, nous n’avions à manger que quelques pommes de terre ». « Au début, on nous employait à chercher de l’eau et du bois, à porter des caisses de munition et à installer les bâches des bivouacs. Mais quand les bombardements ont commencé, il fallait que l’on allât, sous le feu, récupérer les blessés dans les trous de fusilier », rapporte un des rescapés.
« On m’a envoyé chercher des bambous pour confectionner des brancards », déclare un autre, « j’en ai profité pour m’échapper en longeant une rivière ». Après deux jours de marche, certains de ces jeunes en fuite ne savaient plus s’ils se trouvaient au Congo ou au Rwanda quand ils sont arrivés à proximité d’un camp de la Monusco situé dans la localité de Rugari du coté de la RDC. Ces jeunes affirment ne pas connaitre les raisons fondées de cette guerre.
« On nous a dit qu’il fallait que l’on défende ceux qui parlent notre langue, que le Gouvernement congolais combattait la langue rwandaise et que nous devions nous battre pour la protéger », telle a été la réponse qu’ont reçue les enquêteurs onusiens et congolais qui voulaient avoir les éléments de réponses concernant les motivations sur lesquelles reposent cette insurrection.
Une énième agression de la RDC par le Rwanda
Ces jeunes affirment avoir entendu à partir du village Mundende, leur lieu du recrutement, que leurs chefs étaient le général Bosco Ntaganda et le major Rukara et qu’ils leur rendraient un jour visite. Mais ils ne les ont jamais vus. Par ricochet, il sied d’indiquer ici que ni aux FRDC moins encore à la police nationale congolaise, il n’existe aucun officier, major soit-il, répondant au nom de Rukara. Un élément qui prouve, une fois de plus, le soutien du Rwanda aux mutins du mouvement rebelle M23. Par ailleurs, plusieurs des recrues rwandaises déclarent avoir été acheminées sur le territoire congolais dès le mois de février. « C’est la preuve d’un plan minutieusement préparé de longue date, une infiltration pour une énième agression» préméditée du Rwanda à la RDC, disent encore ces sources. De leur coté les FARDC affirment détenir, à Goma, neuf anciens miliciens des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) qui auraient rejoint le M23 après avoir été désarmés et rapatriés au Rwanda par la Monusco. Ce groupe rebelle a été constitué à l’origine par d’anciens militaires des Forces Armées Rwandaises accusés d’avoir perpétré le génocide de 1994 avant de fuir vers le Congo lors de l’arrivée au pouvoir du Président Kagamé.
Au regard de ce qui précède, utile est de dire que le bouvier recruteur rwandais aura beaucoup travaillé. Selon ces témoignages, il a enrôlé plus de cent enfants soldats qui combattent jusqu’à ces jours aux cotés des mutins du M23. Cependant le Rwanda, qui a toujours joué au sapeur pompier, n’aura plus de raisons pour nier tout son soutien aux rebelles du M23, ici accusé non par le Gouvernement mais par ses propres ressortissants qui font défection au sein du mouvement pour le soutien duquel ils ont été recrutes. Que la Communauté internationale, qui soutient par sa mission de représentation le Rwanda, puisse avouer l’échec de sa mission en RDC.
Giscard Havril
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