Toutes les mesures devaient être prises pour mettre un terme à « tout appui que les mutins (du M23) pourraient recevoir depuis l’extérieur » de la RDC. C’est du moins ce qu’a déclaré le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la RDC, Roger Meece, le mardi 12 juin devant le Conseil de sécurité, à New-York (USA). Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la RDC, Roger Meece, a présenté le mardi 12 juin aux membres du Conseil de sécurité, le « dernier » rapport sur la Monusco, avant le « renouvellement » de son mandat.
 
Dans son exposé, M. Roger Meece s’est dit inquiet des effets de la mutinerie lancée, en avril dans l’Est de la RDC, par le M23, par des ex-combattants issus du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). « Il faut mettre un terme à une mutinerie lancée, en avril, contre l’armée par quelques individus et qui détériore gravement la sécurité en RDC, en particulier dans le Nord et le Sud-Kivu », a-t-il dit.
 
Pour ce faire, le chef de la Monusco a estimé que toutes les mesures nécessaires devaient être prises pour mettre un terme à «tout appui que les mutins pourraient recevoir depuis l’extérieur» de la RDC. A cet égard, Roger Meece a appelé tous les Etats membres de la région à enquêter sur de telles informations. Saisissant cette opportunité, il a noté «des progrès considérables» réalisés par la Monusco depuis le précédent rapport publié en début d’année, lequel a trait à la situation sécuritaire dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
 
Le chef de la Monusco a déploré le fait que ces «progrès» soient malheureusement interrompus depuis avril par la mutinerie du M23 que dirigent Bosco Ntaganda et Sultani Makenga. Il a, par la même occasion, rappelé que cette insurrection a provoqué d’importants déplacements des populations et entraîné « une grave détérioration de la sécurité », ainsi qu’une « atténuation de la pression sur les autres groupes armés opérant dans la région ».

Selon lui, de nombreux mouvements rebelles ont tenté de tirer profit de «l’intensification globale» de l’instabilité dans la zone, pour commettre des «meurtres à grande échelle» et «d’autres crimes graves» contre des femmes et enfants. Pour Roger Meece, ces abus exacerbent davantage le problème persistant de viols et violences sexuelles dans l’Est de la RDC. 

Prorogation du mandat de la Monusco 

De son côté, le représentant permanent de la RDC auprès des Nations unies, Mukongo Ngay, a, dans son intervention devant le Conseil de sécurité, confirmé : « environ 200 à 300 éléments rwandais, qui ont combattu et combattent encore dans les rangs des mutins, avaient été recrutés, préparés et déployés à partir du Rwanda ». Il a, à cet effet, déclaré que le gouvernement congolais est déterminé à « mettre militairement fin à la guerre» dans les territoires occupés par les groupes armés congolais et étrangers.
 
Dans le présent rapport, le secrétaire général des Nations unies prend note, sur le plan politique, de la nomination, par le président Joseph Kabila, d’Augustin Matata en tant que Premier ministre de la RDC, de la formation d’un gouvernement, ainsi que de la volonté du chef de l’Etat « d’améliorer la gouvernance économique et de consolider les avancées réalisées en matière de démocratie au cours de son second mandat ».
 
Par ailleurs, Ban Ki-moon estime que les cas sur de « graves irrégularités » et « d’allégations de fraude » relevés par des observateurs des missions nationales et internationales dans leurs rapports relatifs aux élections du 28 novembre 2011, « restent préoccupants ». Il a, à cet effet, émis le vœu de voir les autorités congolaises organiser «de manière crédible et transparente» des élections provinciales et locales, «notamment en assurant la participation accrue de la Société civile».
 
Ban Ki-moon exprime, en outre, ses préoccupations quant à la situation humanitaire et des droits de l’Homme en RDC. A ses yeux, la «détérioration» de la sécurité dans l’Est du pays «témoigne, à nouveau, de la nécessité de réformer de façon tangible et durable le secteur de la sécurité» en RDC. Compte tenu de différents éléments qu’il évoque dans son rapport, le secrétaire général recommande de proroger le mandat de la Monusco pour 12 mois et de maintenir les effectifs militaires et de police à leurs niveaux actuellement autorisés. 

Ludi Cardoso/Le Potentiel