Ils sont pratiquement les seuls à battre réellement campagne pour la conquête de la magistrature suprême du pays lors des joutes électorales du 28 novembre courant. Joseph Kabila Kabange et Etienne Tshisekedi wa Mulumba s’étaient affrontés jusque-là à distance, chacun battant campagne là où l’autre est déjà passé ou n’est pas encore passé. Accident d’agendas ou rendez-vous pris en sourdine par les deux candidats pour se mesurer devant témoins, la « collision » de Goma entre les deux challengers a valeur de thermomètre de popularité pour les deux personnalités.

Mais, comme il fallait s’y attendre, le patriarche de l’Udps n’a pas fait le poids devant le président sortant qui a essuyé un bain de foule à sa descente de l’avion à l’aéroport de la capitale de la province du Nord-Kivu. Alors que de son côté, le président autoproclamé a été complètement ignoré par une population qui ne retient de lui que l’écho de ses appels à la désobéissance civile. Un refrain que personne, dans la sphère internationale, n’entend entonner avec Etienne Tshisekedi wa Mulumba, vraisemblablement incapable d’amortir le choc de sa défaite certaine.

5000 spectateurs à Kisangani

La campagne électorale pour les élections du 28 novembre prochain se poursuit à travers le pays tant pour la Présidentielle  que pour les législatives.  Si le candidat numéro 3, Joseph Kabila est le plus en vue depuis le début de la campagne, les 10 autres candidats Président de la République marquent aussi leur présence sur le terrain électoral chacun à sa manière. Le candidat Tshisekedi est celui de tous les candidats qui est entré en campagne d’une façon particulière. Il suscite des inquiétudes de par sa conduite.

Avant le vote proprement dit du 28 novembre, l’homme s’est autoproclamé président de la République. De l’Afrique du sud où il se trouvait, le candidat Tshisekedi a fait appel à la désobéissance civile demandant à la population d’attaquer les prisons pour libérer ses combattants se trouvant en porte à faux avec la justice. Il demande aussi à « son peuple » de frapper sur les policiers et militaires devant leurs femmes et enfants. A l’issue de ces appels, ses combattants résidant l’Afrique du Sud ont agressé le président de la CENI, NgoyMulunda, où il commandait les bulletins de vote pour les élections.

Plus grave, par l’intermédiaire de son fils Félix Tshisekedi, le président de l’Udps aurait sollicité la somme de 5 millions de dollars auprès d’une multinationale internationale avec promesse d’accorder des facilités minières  à cette firme championne en imposition des contrats léonins.

Egal à lui-même, Etienne Tshisekedi a repris, dans un meeting tenu à Kisangani, la rhétorique qui lui a valu les condamnations  du gouvernement, de l’église catholique, de la communauté internationale et des Ong de défense des droits de l’homme. La population de Kisangani, le chef-lieu de la Province Orientale choisi par le leader de l’Udps pour ouvrir sa campagne, a exprimé aussi son désaveu en refusant de se présenter nombreux à son meeting tenu à la Place de la Poste. Environ 5.000 personnes ont fait le déplacement du meeting du président de l’Udps, selon l’envoyé spécial de l’Agence France Presse (AFP).

Pour une ville de près d’un million d’habitants, la présence d’un très petit nombre de personnes au meeting de celui qui se prend déjà pour un président de la République, est l’expression d’un désaveu total à l’égard de cet homme qui ne rassure personne. Désaveu le jour même que le candidat numéro 11 et ses sbires ont voulu en faire un jour divin plein de symbole. Le miracle Tshitshi n’a donc pas eu lieu ce vendredi 11.11.11 à 11 heures. Tshiseked wa Mulumba, leader de l’UDPS, n’a pas réussi à mobiliser du monde à ce moment là, attendant jusqu’à la fin de la journée pour à peine atteindre le petit nombre que l’AFP a révélé.

Un cinglant désaveu

C’est là est un signe qui ne trompe pas. Le peuple n’est pas d’accord avec cet homme au passif lourd qui prêche la haine, la violence et la destruction comme projet de société et qui se sert du mensonge comme support de communication. Cet homme que les populations de l’Est du pays ont vu marcher sur les cadavres des leurs passant en revue les troupes rwandaises d’occupation en l’an 2000. Cet homme qui récidive dans la volonté de pousser encore une fois le pays dans des conflits et des guerres.

Propagandiste de la haine et de la violence, Etienne Tshisekedi ne rassure pas, réduisant très sensiblement ses chances d’accession à la magistrature suprême. Le sondage publié par Jeune Afrique du vendredi 11 novembre le crédite de 15 points loin derrière Joseph Kabila (242) et Kamhere (55). Les curieux qui voulaient le voir et le connaître se disent très déçus du manque de sagesse de ce mpaka (entendez vieux en âge) qui se prend pour le dieu sur la terre. Un champion de l’Etat de droit dit père de la démocratie qui est tout le contraire de la démocratie. A l’heure où les candidats qui ont une vision se rivalisent d’ardeur dans leur approche du développement et de la reconstruction du pays, Etienne Tshisekedi donne l’impression de distraire la population en voulant la ramener à la politique spectacle des conflits. Comme nous a rapporté une maman habitant la commune de Kabondo à Kisangani, « Tshisekedi est un homme du passé qui ne peut rien faire de sérieux pour le pays, comme il n’en a jamais fait de bien depuis 1960 qu’il est dans la vie politique. Tournons-nous vers l’avenir pour construire un Congo émergent avec Joseph Kabila ».

La République