Unité Centrale de la Diaspora Rdc

C’est l’heure du déballage, alors qu’il ne reste plus que quelques 16 jours avant le début de la campagne pour les élections de novembre prochain, ça va se savoir. Kamerhe et son bureau ont roulé pendant longtemps dans la farine les élus du peuple sur les salaires et frais de vacances parlementaires – payés à un taux, inférieur par rapport au taux en vigueur – en faisant une distinction entre les députés de Kinshasa et ceux venus des provinces. Après s’être retrouvés après l’arrivée au perchoir de Boshab qui s’est concerté avec son collègue du sénat, Kengo wa Dondo pour régler la question, les députés roulés par leur ancien président, tiennent aujourd’hui à ce que Kamerhe rende compte de leurs émoluments détournés.

Kamerhe attendu au tournant par les victimes sur sa gestion de la chambre basse du parlement

Pour les députés préjudiciés, l’heure de la vérité a sonné. A un peu plus de deux semaines du lancement de la campagne pour la présidentielle et les législatives nationales, tout le monde peaufine des stratégies pour l’emporter. Pour dénoncer aussi des antivaleurs qui ont caractérisé la 1ère législature finissante de la 3ème République. Histoire de fixer l’opinion sur la moralité des candidats à voter.

A l’image de Vital Kamerbe qui, bien que beaucoup apprécié durant son règne au perchoir de l’Assemblée nationale, est impliqué dans l’affaire de détournement des fonds affectés aux frais de voyage des députés pendant leurs vacances parlementaires. La dénonciation vient d’un député de la majorité parlementaire qui s’est confié à AfricaNews en requérant l’anonymat. Cet élu national n’y va pas par quatre chemins, retrace l’historique du détournement de l’argent des députés et affirme que « le détournement de l’argent des députés par le Bureau de l’Assemblée nationale a commencé depuis l’entrée en fonction du bureau de l’assemblée dirigé par le président Vital Kamerhe », avant de faire savoir qu’il a fallu que le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo à qui il jette des fleurs, ­explique au successeur de Kamerhe, Evariste Boshab, que ces fonds destinés aux sénateurs par le Trésor public, se partageaient équitablement pour que la situation se normalise pour les élus du peuple. 

« A vrai dire, Vital Kamerhe et tout son bureau ont floué les députés nationaux quand on sait que certains d’entre eux, naïf, venaient fraîchement du village et ne maîtrisaient pas les rouages politiques, ignorant tout des fonds qui leur étaient alloués », dénonce-t-il choqué. Selon ce député, sous Kamerhe, le bureau de l’assemblée nationale n’a vraiment pas été géré. Il retrace les faits avec une précision remarquable. 

« Depuis les séances parlementaires du 15 décembre 2006 reportées au 15 janvier 2007 suite à la session extraordinaire, celles du 15 juillet au 15 septembre 2007, du 15 janvier 2008 au 15 mars 2008, du 15 juin 2008 au 15 septembre 2008 jusqu’à la démission en bloc des membres du Bureau Kamerhe, les députés nationaux ne recevaient pour les  vacances parlementaires qu’un montant en rapport avec l’itinéraire par province pour donner aux élus de Kinshasa que 250 USD », souligne le député, avant de faire remarquer, navré, que « ces émoluments étaient payés au taux de 500 Fc le dollar américain, laissé par le gouvernement Gizenga alors que l’argent sortait de la banque au faux du jour », le bureau de l’Assemblée nationale accaparant tous les reliquats. Idem pour les émoluments qui sortaient de la banque, mais payés aux députés au taux fantaisiste de 500 FC le dollar américain. 

« Imaginez­-vous combien d’argent les membres du Bureau ont perçu sur notre dos quand on sait que la dépréciation de la monnaie nationale qui était de 500 FC le dollar avait atteint 900 FC le dollar ». Cependant, une chose est sure, avec le changement de bureau, il y a eu une nette amélioration. Malgré ses méthodes décriées, un visage très peu souriant lors des plénières, Evariste Boshab, le successeur de Kamerhe, n’en a pas moins appliqué une gestion orthodoxe des finances. « Aussitôt entré en fonction, Evariste Boshab a consulté son collègue du Sénat, Léon Kengo wa Dondo sur les avantages des parlementaires. Après l’entretien entre les deux hommes, le taux appliqué aux fonds destinés aux frais de vacances parlementaires a été uniformisé pour les députés de Kinshasa et des provinces », reconnaît notre interlocuteur. Pas étonnant que Vital Kamerhe qui sait comment fonctionne le système, dénonce la gestion calamiteuse du pays, en parlant du gaspillage des finances du pays. Voilà qui explique pourquoi les débats manquaient – sous le règne de Kamerhe – d’intérêt pour les députés alors qu’ils étaient beaucoup plus sereins à la chambre haute du parlement. Reste à savoir comment la candidature de Kamerhe à la présidentielle retourné à l’opposition – non pas pour faire carrière, mais pour conquérir le pouvoir – est perçue par l’opinion.

Octave Mukendi/AfricaNews